Amazon fait peur, même à Donald Trump | M-Market | Scoop.it

Grands magasins, chaînes spécialisées, sites marchands et même supermarchés : l'ogre américain de l'e-commerce pulvérise la concurrence.

Si les investisseurs plébiscitent la stratégie de Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, celle-ci ne manque pas d'inquiéter voire de scandaliser... jusqu'au président des Etats-Unis d'Amérique. Ainsi, au moment où les marchés ont, mercredi, fait un accueil chaleureux à l' émission d'obligations du groupe basé à Seattle , Donald Trump s'est fendu d'un de ses tweets dont il a le secret.

« Amazon a créé du tort aux distributeurs qui paient des impôts », a-t-il écrit, ajoutant que « les villes et les Etats ont été touchés, perdant de nombreux emplois ». Comme souvent le président américain n'apporte aucun élément chiffré pour étayer ses propos. Sans doute, le fait que Jeff Bezos soit propriétaire du quotidien « Washington Post », dans le collimateur de Trump, comme d'autres médias, n'est pas étranger à cette dénonciation.

 

Amazon is doing great damage to tax paying retailers. Towns, cities and states throughout the U.S. are being hurt - many jobs being lost!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 16 août 2017

Mais le fait est que l'annonce du rachat par Amazon de la chaîne de supermarchés Whole Foods pour 13,7 milliards de dollars a contribué à renforcer l'image d'« ogre », volontiers utilisée pour caractériser la menace que ferait peser Amazon sur ses concurrents de l'ancienne économie - grands magasins, chaînes spécialisées et maintenant, donc, commerce alimentaire - comme de l'e-commerce sur lequel le site américain exerce une domination écrasante.

 

Le «Google des produits»

Les chiffres rapportés du plus grand Salon mondial dédié à l'e-commerce , l'Irce, par le consultant en distribution Frank Rosenthal, en témoignent : « Sa croissance [celle d'Amazon, NDLR contribue pour plus des deux tiers à celle de l'e-commerce et pour 25 % à la progression de l'ensemble du commerce américain » ou encore « sa croissance annuelle (24,64 milliards de dollars) dépasse le chiffre d'affaires global en ligne de Walmart (15,92 milliards) ».

Amazon domine même Google pour les seules requêtes des internautes sur les produits, avec 59 % pour le site marchand, contre 20 % pour le moteur de recherche ! Avec ses 300 millions de références, Amazon est ainsi devenu le « Google des produits ».

 

En outre, il offre toutes les possibilités : de la vente classique et directe (Amazon achète, stocke et revend) à la place de marché (où le marchand vend sur le site Amazon, qui prélève une redevance de 6 % à 8 % du prix). Cette « market place » représente la moitié de ses volumes de vente et dénombre plus de 2 millions de marchands tiers.

Centaines de millions de clients

Amazon, qui compte des centaines de millions de clients et de visiteurs uniques à travers le monde, ne met pas seulement à mal les autres sites marchands, contraints d'investir massivement pour résister au rouleau compresseur, à l'instar des géants européens de la mode sur Internet Asos et Zalando .

Les grands magasins, Macy's en tête en grande difficulté, et les chaînes spécialisées subissent ses assauts. Dernier coup de boutoir en date, Amazon ambitionne de tuer le dernier avantage compétitif des magasins : la cabine d'essayage. Il teste depuis mai la possibilité d'essayer pendant une semaine un assortiment de vêtements, livrés gratuitement et sans obligation d'achat.