Lieutenant Couric : "Produire de la sécurité et un sentiment de sécurité" | Lacroix-Falgarde | Scoop.it

Le lieutenant Arnaud Couric a pris la tête de la communauté de brigades de Castanet-Ramonville

 

A 24 ans, le lieutenant Arnaud Couric vient de prendre le commandement de la communauté de brigades de Castanet-Ramonville soit de 36 gendarmes. Rencontre avec un jeune commandant au parcours sans faute et à la carrière prometteuse.

 

Le Petit Journal. A 24 ans, vous prenez la tête de la communauté de brigades de Castanet : quel est votre parcours ?

Lieutenant Arnaud Couric. Je suis Saint Cyrien. J’ai fait trois ans de formation en tant qu’officier, en me destinant à l’Armée de Terre. A l’issue de ma scolarité à Saint Cyr, j’ai choisi la Gendarmerie. J’ai donc poursuivi un an à l’école des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN) à Melun. J’ai alors choisi la départementale et la brigade que je voulais, à savoir Castanet. C’est donc un cursus dense et rapide qui me permet à 24 ans de me retrouver à la tête de cette communauté de brigades. Mais je suis surtout là où je voulais être et de ce point de vue là, ce ne sont que des satisfactions.

 

LPJ. Comment est organisée la communauté de brigades de Castanet ?

Lieutenant A. Couric. Cette communauté regroupe deux brigades de proximité : Ramonville et Castanet. Chacune a son propre commandant de brigade : ils sont mes adjoints. A Castanet, c’est le major Bousquet et à Ramonville, l’adjudant-chef André. Côté effectifs, il y a 15 gendarmes à Ramonville et 21 à Castanet. Le territoire s’étend sur 13 communes pour une population de 40 000 habitants. Enfin, nous disposons de 8 véhicules.

 

LPJ. Quelle est la problématique de ce territoire ?

Lieutenant A. Couric. C’est un territoire très contrasté. Il y a des communes plutôt urbaines et qui construisent encore, comme Castanet, Auzeville et Ramonville. On y retrouve des problématiques de zone de police car les lieux à l’abri des vues peuvent concentrer des actes de délinquance. A l’inverse, dans les communes plus rurales des coteaux, les maisons sont désertées la journée, par des habitants au niveau de vie aisé qui travaillent à Toulouse, : elles peuvent attirer les cambrioleurs.

On voit bien que parce que la population n’est pas la même et parce que le bâti n’est pas le même non plus, la délinquance est différente. Pour nous cela a des implications dans l’orientation de nos services et nos patrouilles.

 

LPJ. Quels sont les dossiers importants que vous avez eus à traiter depuis votre arrivée au 1er août ?

Lieutenant A. Couric. Un dossier qui s’est révélé récurrent depuis que je suis là, c’est celui des gens du voyage. On déroule à chaque fois la procédure administrative car l’ensemble de mon territoire est en conformité avec le schéma départemental d’accueil des gens du voyage. Cela réclame en revanche des moyens. Depuis que je suis arrivé, on a eu droit à beaucoup d’installations et de départs, et cela continue.

Mais en réalité, j’ai eu à traiter beaucoup de faits et plaintes. Il y a eu par exemple la disparition de Jean-Michel Sevin, un cycliste dont on a retrouvé le vélo dans le canal du Midi. Nous avons lancé un appel à témoin, déployé des moyens importants de recherche et d’enquête. Mais c’’est finalement chez sa mère qu’il a été retrouvé.

Enfin, au coeur des préoccupations du moment, il y a la Cité Rose à Ramonville, avec son lot de problèmes : deal, incivilités, rodéos…. Il attire toute notre attention en ce moment.

 

LPJ. Quelle priorité donnez-vous à votre mission de 3 ans ?

Lieutenant A. Couric. Produire de la sécurité et un sentiment de sécurité au sein de la population. Comment ?

En premier lieu, par la présence physique des gendarmes sur le terrain pour que les gens nous voient et interagissent avec nous. Le contact avec la population nous est bénéfique à plus d’un égard. Mon axe de force va être de mailler mes troupes avec la population, plus encore qu’elles ne le sont déjà. Je m’appuie beaucoup sur certains de mes gendarmes qui sont sur ce terrain depuis 15 voire 20 ans et qui le connaissent parfaitement tout comme la population mais aussi sur les plus jeunes qui doivent s’impliquer dans cette démarche. Le projet à terme c’est que la population prenne conscience de cette démarche de partenariat. Par ailleurs, il y a le dispositif de « participation citoyenne », qui implique la signature d’une convention. Plusieurs communes sont en train de s’engager, comme Ramonville.

Enfin, produire de la sécurité, c’est aussi adresser des messages à la délinquance. Une bonne part d’entre elle vient, par ailleurs, de Toulouse. Mon message est clair : Castanet, Ramonville et les autres communes de la circonscription, ne sont ni des ghettos ni des quartiers difficiles et ils ne le deviendront pas. Ce ne sont pas des quartiers auxquels la gendarmerie aurait renoncé… loin de là !

 

LPJ. La vidéoprotection, vous y croyez ?

Lieutenant A. Couric. Oui. Castanet en est dotée, Ramonville non. C’est une décision qui pour le moment est ferme de la part de la mairie de Ramonville. Du coup, on travaille en conséquence. Mais bientôt il y aura de la vidéoprotection à Lacroix-Falgarde. La semaine dernière, j’étais à une réunion avec la mairie pour leur expliquer tous les atouts et réfléchir aux endroits les plus intéressants pour poser ces caméras. Il s’agit de rentabiliser au mieux l’investissement.

Il y a deux atouts : l’aspect préventif parce que le délinquant ne commet pas les actes malveillants sous la caméra et un gros aspect élucidation-résolution pour nos enquêtes. On le voit à Castanet : les caméras que l’on sollicite énormément sont celles positionnées aux entrées et sorties de commune. Cet atout de Castanet, nous en faisons forcément la publicité même si l’installation est dans la main des mairies.

 

SyB