Le Sicoval met en place un système de vidéo surveillance à l’échelle intercommunale | Lacroix-Falgarde | Scoop.it

La vidéo surveillance est un sujet qui ne fait pas l’unanimité chez les élus du Sicoval.

 

Les élus du Sicoval ont voté en faveur de la mise en place d'un système de vidéo protection dans les Zac d'Escalquens, Labège et Ramonville.

 

Lors du conseil communautaire du lundi 5 novembre, les élus du Sicoval ont abordé la mise en place d’un système de vidéo protection dans les zones d’activités économiques d’intérêt communautaire La Masquère à Escalquens, Labège Enova et Parc du Canal à Ramonville-Saint-Agne.

Ce chantier a été lancé suite aux préconisations issues de l’audit du référent sûreté de la gendarmerie nationale, restitué au mois de décembre 2015, proposant l’implantation d’un système de vidéo dans ces trois Zac. Le Sicoval a réalisé une étude de faisabilité qui a été restituée en décembre 2017.

C’est la conseillère communautaire Catherine Gaven qui se chargeait de présenter ce dossier à ses collègues :

« Il ne faut pas considérer ce projet comme une fin en soi mais comme un projet intégré à une réflexion beaucoup plus globale, en rapprochement avec la gendarmerie et les services de l’État, liée à la tranquillité publique et au bien-vivre-ensemble. »

Un dispositif intercommunal

Si la délibération concernait les trois zones d’activités citées ci-dessus, l’élue du Sicoval précisait qu’il s’agissait d’un projet imaginé à l’échelle des 36 communes du territoire :

« Dans ce projet, d’autres communes et d’autres Zac pourraient s’inscrire dans ce dispositif mutualisé… On pourrait aussi intégrer les nouvelles Zac au fur et à mesure de leurs apparitions, donc éventuellement la Zac du Rivel… On se rend compte que sur notre territoire, on a plusieurs voies utilisées par les délinquants pour fuir Toulouse et sa métropole : une sortie du côté de Lacroix-Falgarde, un axe de sortie qui est celui de la 113, un départ vers Saint-Orens… Plusieurs zones mériteraient d’être sécurisées… Si on verrouillait ces sorties de fuite des délinquants, ils seraient balayés vers d’autres territoires. Évidemment, on ne résout pas le problème dans son intégralité mais on sécurise nos citoyens et nos entreprises. »

Un moyen aussi d’anticiper les problématiques à venir avec la création du métro selon la conseillère communautaire : « L’arrivée du métro va drainer d’autres populations et si on se fie au vécu de ceux qui nous ont précédés sur ce type d’installations, les flux de population se sont accompagnés, que ce soit sur Balma ou Ramonville, de nouvelles problématiques. Donc on est sur de l’anticipation où la vidéo protection est un outil qui a tout son sens. »

Dans ce projet intercommunal, mené en étroite collaboration avec la gendarmerie, la gestion du centre de supervision serait mutualisée entre les communes. « Il est préconisé, pour visualiser ces images, de mettre en place une police pluricommunale et donc une mutualisation des agents communaux », précisait Catherine Gaven.

L’élue ajoutait qu’il s’agissait d’un dispositif dit « semi-ouvert », ne nécessitant personne à temps complet derrière les caméras puisque le traitement des images se fait uniquement sur réquisition du procureur.

« Ce projet pourrait évoluer puisqu’on pourrait imaginer, lors de certaines manifestations à grande échelle, avoir un système plus ouvert avec quelqu’un derrière les écrans… »

Deux phases de travaux

Il était donc proposé aux élus de déployer le dispositif en deux phases. La première sera lancée en juin 2019 pour une fin de travaux en juin 2020 et correspond à l’équipement de la zone de La Masquère avec deux caméras fixes et une caméra Visualisation plaque d’immatriculation (VPI), des sept axes pénétrants de la zone Labège Enova avec 11 caméras fixes et sept caméras VPI et enfin de la zone du Parc du Canal avec trois caméras fixes, deux caméras VPI et une caméra dôme visualisant à 360°.

La deuxième phase concerne uniquement la zone Enova à Labège et sera réajustée en fonction du tracé de la troisième ligne de métro et de l’évolution de la zone. Elle débutera en juillet 2020 et sera livrée en juillet 2021. Elle concernera l’équipement de la zone géographique nord de la zone avec deux caméras fixes et deux caméras dômes et celui de la zone sud avec trois caméras dômes.

Le Centre de supervision urbain (CSU) destiné principalement au traitement des images en temps différé (un mode « vidéo résolution ») et au traitement d’images en temps réel pour des événements particuliers sera installé à Labège Enova.  L’agent du Sicoval en charge du dossier, Patrick Ferrou, explique ainsi aux conseillers communautaires :

 

« Ce CSU est mutualisé ! L’objectif étant de connecter toutes communes souhaitant intégrer ce dispositif de vidéo protection sur leur territoire. »

Le Sicoval prévoit également la création d’un comité éthique qui devra veiller au respect des libertés publiques, informer les citoyens du fonctionnement du système et examiner les demandes d’accès aux images.

Quant au financement, le Sicoval devrait pouvoir compter sur le fonds interministériel de prévention de la délinquance selon les espoirs de Patrick Ferrou. La phase 1 représente un investissement de 536 759, 17 € et la phase 2 un investissement de 160 867,50 €. Le président du Sicoval Jacques Oberti précisait :

« Nous mettrons en place ces investissements et nous prendrons ensuite en charge le fonctionnement sur la base d’une redevance payée par les entreprises, ce qui fait que cela sera entièrement neutre pour le Sicoval. »

Un projet qui ne fait pas l’unanimité

S’en est suivi un long débat entre les élus du Sicoval, la vidéo surveillance (ou vidéo protection) ne faisant pas l’unanimité au sein du conseil communautaire. Certains élus, comme Marc Tondriaux de Castanet-Tolosan ou Henri Arévalo de Ramonville, n’étaient pas convaincus par l’efficacité de ce type de dispositif. Le maire de Ramonville Christophe Lubac rappelait quant à lui que ce système permet d’aider la gendarmerie à résoudre ses enquêtes.

Arnaud Lafon, premier élu de Castanet, soulignait qu’il se montrait « pleinement satisfait » du dispositif de caméras installé dans sa commune.

Les élus du Sicoval ont approuvé à une grande majorité cette délibération, seulement sept abstentions étant relevées lors du vote.

 

Florian Moutafian

florian.moutafian@voixdumidi.fr