Lacroix-Falgarde

Un arrêté d'interdiction provisoire de baignade sur le site des ramiers de Clermont-le-Fort a été pris, par mesure de précaution, lundi 4 août par Élisabeth Barral, maire. Des analyses, réalisées par le laboratoire départemental, ont en effet révélé un seuil bactériologique ne permettant pas de garantir une bonne qualité sanitaire de l'eau de l'Ariège.

Pour éviter tout risque dû à cette pollution, il est recommandé, jusqu'à la levée de l'interdiction par la mairie de Clermont-le-Fort, de ne pas se baigner dans l'eau de l'Ariège. Cette détérioration de la qualité de l'eau s'explique probablement par les fortes pluies de ces dernières semaines. La baignade n'est pas surveillée sur ce site et est interdite dans un périmètre de 100 m autour de la cascade des ramiers.

Pour veiller à la préservation des ramiers en bord d'Ariège et sensibiliser les visiteurs à de bons comportements, la communauté d'agglomération du Sicoval, en tant que gestionnaire, a mis en place, en partenariat avec les communes concernées (Clermont-le-Fort, Lacroix-Falgarde et Goyrans) un dispositif de veille. Deux éco-gardes prêtent ainsi main-forte au garde champêtre pour sensibiliser les promeneurs au respect de la nature et à la prudence face aux dangers. Sept panneaux de géolocalisation ont également été installés pour permettre aux victimes d'accidents d'indiquer leur position par téléphone aux secours, en vue d'une intervention rapide.

Ce dispositif a pour but de renforcer, durant tout l'été, la coordination entre le garde champêtre, en poste toute l'année, les communes riveraines, la brigade de gendarmerie nationale, le Service départemental d'incendie et de secours et le Sicoval.

Les gravats s'accumulent le long du ruisseau du Cossignol.

Un des fléaux récurrent des coteaux est l'apparition ici et là de décharges temporaires, tout à fait illégales, leurs contrevenants profitant de l'isolement des sites choisis pour en toute tranquillité y déposer leurs déchets. Lors de la construction d'un lotissement à Aureville, l'entrepreneur de BTP qui réalisa le chantier a déposé les terres de déblais sur un terrain à Goyrans en face du premier, les deux terrains appartenant au même propriétaire. Le dépôt n'était que provisoire, mais malheureusement il est devenu définitif avec des apports de matériaux non inertes tels qu'amiante, bois de démolition, laine de verre etc. Ce lamentable feuilleton se poursuivra avec la mise en faillite de cet entrepreneur sans scrupule.

Le site, situé le long du ruisseau Cossignol, à deux pas d'habitations, est inondable tel que les déchets toxiques entreposés peuvent provoquer une pollution des eaux. Ce sujet fut au centre de polémiques lors de la campagne électorale de 2014. Dès 2012, constat avait été fait, avec lettre recommandée du préfet, enjoignant l'entrepreneur à fournir sous 1 mois les modalités de nettoyage et remise en état. Ce fut peine perdue, car celui-ci venait de déposer son bilan. En avril 2014 après les élections, l'affaire est relancée avec rapport du policier municipal et contacts avec la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) de Midi-Pyrénées et la DDT (Direction Départementale des Territoires). La présence d'amiante est mise en avant et la municipalité demande d'introduire une action en justice. En octobre 2014, constat est fait sur le terrain, par l'officier de la DDT en présence du Maire de Goyrans, et un procès-verbal d'infraction dressé à l'encontre des contrevenants transmis au Procureur de la République le 5 janvier 2015. La municipalité se portera partie civile avec avocat, et a adressé le 17 avril un courrier au greffe du tribunal concerné. Le seul et véritable enjeu de ce feuilleton kafkaïen est que tout soit fait pour que ce site redevienne au plus vite ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être, avec un enjeu financier de taille ; le coût de la dépollution s'élevant à 350 000 € aux premières estimations.