GA : Un nouveau patron pour relancer la croissance | La lettre de Toulouse | Scoop.it

De gauche à droite : Sébastien Matty, président du directoire de GA, et Robert Dagrassa, président du comité de surveillance.


Figure de proue du tissu économique régional, le groupe d'immobilier d'entreprise GA accuse une baisse de son chiffre d'affaires de 35% en 2013, à 135 millions d'euros. Sébastien Matty, son nouveau président du directoire, dévoile son plan d'actions pour renouer avec la croissance.

Sébastien Matty, 42 ans, centralien précédemment à la tête de Bouygues Bâtiment Ile-de-France Construction Privée (750 collaborateurs pour 400 millions d’euros de chiffre d’affaires), a été nommé président du directoire de GA en février dernier. Il remplace à ce poste Robert Dagrassa, qui prend la présidence du comité de surveillance de l’entreprise. Un changement coup de fouet pour le groupe national spécialisé dans la promotion, la construction, la rénovation et la gestion d’immobilier d’entreprise.

L’occasion pour l’entreprise toulousaine plus que centenaire de renouer avec la croissance. Après un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros en 2011, en hausse de 23%, le groupe de 400 salariés affiche en 2013 un chiffre d’affaires de 135 millions d’euros pour un résultat net de 8,5 millions d’euros et des perspectives 2014 comparables. La crise est passée par là.

A la recherche de relais de croissance

« La conjoncture reste morose mais je crois fermement en la capacité de GA à rebattre les cartes. Et à faire progresser son chiffre d’affaires », déclare Sébastien Matty, qui, pour autant, refuse de s’engager sur des chiffres.

Pour cela, il compte s’appuyer sur plusieurs relais de croissance. La partie rénovation, qui n’occupe que 15 à 20% de l’activité, apparaît comme un secteur de développement important. L’hôtellerie, les résidences hôtelières, étudiantes ou médicalisées sont aussi à l’étude. « Le groupe Accor nous a déjà signifié son intérêt », complète le président du directoire. Enfin, les marchés à l’export, où GA est aujourd’hui absent, sont des vecteurs de développement complémentaire. L’Allemagne, la Pologne et les États-Unis sont ciblés en priorité. « Notre modèle peut s’exporter facilement », explique-t-il.

Délais courts et innovation en fers de lance

GA vient en effet de lancer un nouveau produit, Concept Office, une gamme de bâtiments de 1500 à 2500m² clé en main, standardisés et personnalisables sur le web. « Dans un climat économique tendu, cette application nous donne une réponse en termes de prix et délais. Livraison de l’immeuble en 120 jours pour un coût de 950 euros le mètre carré dans sa version de base. Ce produit est facilement adapté au marché des parcs tertiaires de province. », explique Sébastien Matty. Creuser l’écart en construisant toujours plus vite, un atout commercial déterminant : « Nos délais sont déjà de 20 à 30% plus courts que ceux de nos concurrents, c’est-à-dire que sur des travaux de dix-huit mois, nous gagnons aujourd’hui six mois ».

Miser sur l’innovation, déjà un point fort de GA avec My Gapeo par exemple, système de contrôle et de mesure énergétique des bâtiments, qui permet au groupe toulousain de garantir un niveau de consommation à ses clients sous peine de rétribution du dépassement. Les nouveautés 2014, tels le FullBIM ou maquette numérique 100% intégrée de la conception à l’exploitation, NewSkin, procédé de réhabilitation des façades de bâtiments ou encore Activ Concept, une conception thermique haute efficacité. Erigé près des bureaux actuels du groupe à La Plaine, le futur siège social de GA de 3300 m² à énergie positive, livrable fin 2014 en sept mois, sera la vitrine de toutes ces nouvelles technologies.

Un capital détenu à 60% par un fonds étranger

Enfin, l’actionnaire principal du groupe depuis 2007, le fonds britannique Perella Weinberg Partners, qui détient 60% du capital, s’est engagé à accompagner GA dans les trois années qui viennent, selon Sébastien Matty. « Après avoir envisagé une cession, ils ont renouvelé leur confiance dans notre modèle et notre équipe », confirme le président. A noter que les 40% des actions restantes sont détenus par les dirigeants et 200 salariés du groupe. « L’ensemble des collaborateurs est fortement mobilisé », a souligné Sébastien Matty.
Isabelle Meijers