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Depuis Toulouse, comment Météo-France surveille les épisodes cévenols

Depuis Toulouse, comment Météo-France surveille les épisodes cévenols | La lettre de Toulouse | Scoop.it
En France, les phénomènes cévenols sont observés depuis la Météopole de Toulouse où sont installés les équipes de Météo-France et le service central de Vigicrues. (Crédits : Rémi Benoit) La secrétaire d'État à la Transition écologique, Brune Poirson, était en déplacement à Toulouse mercredi 29 août dans les locaux de Météo-France et du service central de Vigicrues, chargés de prévoir les phénomènes de précipitations torrentielles touchant l'arc méditerranéen. Alors que la pluie continue de tuer en France, les prévisionnistes planchent sur des outils avancés d'alerte à destination du grand public.

Ce sont des phénomènes météo d'une extrême violence. "En novembre 2014 dans l'Aude, on a enregistré des pointes à 300 mm de pluie (300 litres d'eau au m2, ndlr). Il y a eu un mort et 3 400 personnes évacuées. En septembre 2002, ce sont plus de 700 mm de pluie en 48h qui sont tombés dans le Gard avec un bilan de 24 morts", rappelle Catherine Robert, chef prévisionniste à Météo-France devant Brune Poirson.

La secrétaire d'État à la Transition écologique était en déplacement mercredi 29 août à Toulouse pour une campagne de sensibilisation face à ces pluies torrentielles, plus communément appelés épisodes cévenols (en référence à la rencontre de l'air chaud de la mer Méditerranée et de l'atmosphère froide des Cévennes).

"Avec le réchauffement climatique, comme la mer se réchauffe, il est probable que les épisodes cévenols augmentent en nombre et en intensité. Il faut continuer à répéter les gestes de bon sens auprès des Français face à ces risques", alerte Brune Poirson.

Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition écologique, à la Météopole de Toulouse (Crédit : Rémi Benoit).

Des orages violents encore difficiles à prévoir

En France, ces phénomènes sont observés depuis la Météopole de Toulouse où sont installés les équipes de Météo-France et le service central de Vigicrues (Schapi). Si les épisodes cévenols touchant les reliefs font l'objet de prévisions plutôt fiables, les orages violents touchant le pourtour méditerranéen restent encore difficiles à appréhender.

"Les cellules orageuses touchent à peine quelques dizaines de km2 alors aujourd'hui nos modèles sont réalisés à l'échelle du département. Les orages violents sont très complexes à prévoir et nous ne sommes pas très bons. Météo-France réalise de la prévision immédiate pour les deux-trois heures à venir", concède Catherine Robert.

Vers des systèmes d'alerte au grand public ?

Ces prévisions alimentent le service Vigicrues, chargé de surveiller la montée des cours d'eau. "En France, nous disposons de 3 000 stations hydrométéorologiques dont 1800 qui envoient des informations en temps réel. Cela permet une actualisation de la situation toutes les cinq minutes", avance François Duquesne, directeur du service central de Vigicrues (Schapi). Pour le moment, depuis le site de Vigicrues, il est possible d'accéder à une carte de France des risques d'inondation avec des prévisions locales sur chaque cours d'eau.

À terme, Vigicrues pourrait diffuser largement des cartes montrant à l'échelle d'une ville les zones inondables dans les heures à venir. "En prenant les hypothèses extrêmes de prévisions de précipitations, il est possible de proposer plusieurs scénarios : le plus bas montre les endroits de la ville qui seront très probablement inondés et le plus haut indique les habitations qui ont un petit risque d'être affectées", poursuit François Duquesne. Ces cartes seront-elles diffusées seulement aux maires des communes ou au grand public ? "Pour autant, il faut veiller à ne pas affoler les gens ou créer de la panique", pointe Laure Tourjansky, cheffe de service risques hydrauliques au sein de la direction générale de la prévision des risques.

Brune Poirson revient sur la démission de Nicolas Hulot

Brune Poirson, mercredi 29 août à Toulouse (Crédit : Rémi Benoit).

En marge de ce déplacement, Brune Poirson a réagi à la démission la veille de son ministre de tutelle Nicolas Hulot :

"Bien sûr, nous regrettons le départ de Nicolas Hulot. Il a joué et continuera à jouer un rôle essentiel pour continuer à provoquer l'éveil des consciences. Ce qui l'anime, c'est un idéal d'absolu mais malheureusement le changement climatique ne s'est pas résolu du jour au lendemain. Nous sommes au travail pour développer des politiques publiques afin que nous changions nos modes de comportement et que nous nous adaptions à la réalité climatique".

 

Florine Galéron

@florinegaleron

 

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Restructuration à Météo-France : "cinq sites menacés de fermeture en Occitanie"

Restructuration à Météo-France : "cinq sites menacés de fermeture en Occitanie" | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Les syndicats de Météo-France appellent à la grève le 22 mars prochain.

 

Le service national de météorologie devrait perdre 500 postes sur 3000 d'ici 2022. En Occitanie, les centres d'Albi, Blagnac, Montpellier, Nîmes et Perpignan pourraient disparaître. Météo-France veut les remplacer par des prévisions automatisées par ordinateur.

En février dernier, en plein chassé-croisé des vacances d'hiver, les prévisionnistes de Météo France dans les Alpes se sont mis en grève pendant plusieurs jours. "En temps normal, un prévisionniste local corrige les données brutes issues des modèles informatiques suivant les phénomènes qu'il a pu observer par le passé. Pendant la grève, sans prévisionniste, les bulletins météo ont été automatisés mais le supercalculateur a fourni des informations erronées. Résultat, des automobilistes ont été bloqués sur la route car il a neigé dès 200 mètres d'altitude au lieu des 1200 mètres annoncés par le modèle informatique", raconte Lionel Althuser, délégué CFDT à Météo France.

L'idée pour les grévistes était de montrer ce que pourrait devenir le service national de météorologie si le plan de réforme de la fonction publique (baptisé Action publique 2022) lancé par le gouvernement est mis en application. Selon l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, Solidaires) de Météo France qui appelle à nouveau à la grève ce jeudi 22 mars, "95 emplois seront supprimés dès 2018 et 500 au total d"ici 2022 (sur plus de 3000 postes) alors que Météo-France en a déjà perdu environ 700 au cours des 10 dernières années". Interrogé par Le Monde, le PDG de Météo-France Jean-Marc Lacave précise que 700 départs à la retraite sont prévus sur la période, "personne ne partira donc de manière forcée".

 

Les sites locaux d'Albi, Blagnac, Montpellier, Nîmes et Perpignan amenés à disparaître

Reste que "dans la seule région Occitanie, cinq sites locaux sont menacés de fermeture à terme" selon l'intersyndicale : Albi (8 postes selon Solidaires), Blagnac (18), Montpellier (10), Nîmes (6) et Perpignan (8).

"En France, le nombre de centres locaux de prévision a déjà été divisé par deux depuis les années 2000, passant de 108 à 55 aujourd'hui. Ces dernières années, en Occitanie, des sites ont fermé à Montauban, Saint-Girons et Carcassonne", rappelle Clément Pesta, délégué CGT.

En revanche, difficile de connaître l'impact de la restructuration sur la Météopole de Toulouse, centre névralgique de Météo-France avec 1000 agents représentant un tiers de l'effectif français.

 

Le métier de prévisionniste bouleversé

Surtout, les syndicats s'inquiètent du devenir du métier de prévisionniste. Selon eux, la direction de Météo-France privilégie une automatisation des prévisions en se basant sur des algorithmes. "C'est possible sur des territoires très plats. En Angleterre, par exemple, il n'y a plus de centres locaux et cela fonctionne très bien. En revanche, sur les reliefs, les modèles informatiques fournissent des prévisions moins fines, ils peinent par exemple à déceler la limite pluie-neige en montage", décrit Lionel Althuser.

D'autant qu'avec le réchauffement climatique, les besoins en climatologie pourraient grandir. "Dans les Pyrénées, pour s'adapter au changement climatique (et sortir d'une économie locale dépendante du ski, ndlr), les élus ont besoin de connaître des modèles climatiques. Comment faire avec moins d'effectifs ?", s'interroge-t-il.

Enfin, le syndicaliste alerte sur le devenir de l'École nationale de la météorologie implantée à Toulouse et chargée de former les futurs agents de Météo France. "La direction parle d'un rapprochement entre l'école et la recherche". L'intersyndicale défilera avec le cortège du service public le 22 mars dans les rues de Toulouse.

 

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