Les DRH craignent un climat social explosif en 2012 sur fond de rigueur accrue | La lettre de Toulouse | Scoop.it

La note de conjoncture sociale d'Entreprise & Personnel juge inévitables des choix budgétaires « douloureux » après la présidentielle et prédit une rentrée 2012 très tendue.

 

Les Echos :

 

Le plus dur est à venir.

 

C'est la conclusion à laquelle parvient Entreprise & Personnel (E&P), le think tank des DRH de grandes entreprises, dans l'édition 2011 de sa note de conjoncture sociale, présentée vendredi. Les auteurs, Jean-Pierre Basilien et Michèle Gilabert, distinguent deux séquences. Celle en cours, d'abord, de « transition », avec un climat marqué par l' « attente » du scrutin présidentiel mais aussi « d'une mise en oeuvre de politiques d'austérité dont [...] l'essentiel est devant nous » tant « rien n'est réglé » en ce qui concerne « l'interminable crise de la dette ».

Selon la note, le second semestre 2012 sera dès lors celui du vrai basculement dans la rigueur, avec « des choix forcément douloureux » en termes de hausses d'impôt et de refonte de la protection sociale. « L'austérité n'est aujourd'hui qu'un mot », écrivent les auteurs.
Toute la question est de savoir « à quel moment le coût social sera jugé insupportable et par quelles catégories sociales », analysent-ils, prévenant que « c'est autour de la perception de la justice sociale accompagnant les projets de réforme que se joueront les équilibres sociaux », en particulier lors d'une rentrée de septembre 2012 qu'ils craignent explosive.

E&P estime que les débats de l'élection présidentielle devront se concentrer sur la lutte contre le chômage, « la baisse du coût du travail » et « l'efficience du système éducatif ».

 

Entre les attentes et les possibles

 

L'étude n'est guère plus optimiste pour les entreprises. Elle redoute de nouveaux conflits salariaux début 2012 tant l'écart entre les attentes des salariés et les possibilités des entreprises « risque d'être trop important ». D'autant que, « sans parler encore de plans sociaux, la remise en cause d'acquis sociaux » pour soutenir la compétitivité « devrait être à l'agenda 2012 des entreprises ». L'atonie des marchés européens et américains risque en outre d'entraîner des délocalisations vers l'Asie et l'Amérique du Sud. Pour E&P, ce contexte doit inciter les entreprises à redoubler d'efforts d' « explication » des stratégies auprès de salariés déboussolés et à se montrer exemplaires en termes de responsabilité sociale tant, en la matière, « elles seront attendues sur leurs actes ».
DEREK PERROTTE,