La lettre de Toulouse
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Crue Garonne janvier 2022 : que s'est-il passé ? - SMEAG

Crue Garonne janvier 2022 : que s'est-il passé ? - SMEAG | La lettre de Toulouse | Scoop.it

La Garonne en crue au niveau de la chaussée du Bazacle

 

Avec la première crue de l'année 2022, la Garonne a atteint des records : le débit instantané était 3.415 m3/s à Toulouse. À Verdun-sur-Garonne (82), le pic a dépassé la crue du 10 juin 2000. Que s'est-il passé pour que le fleuve Garonne sorte de son lit?

 

 

 

L'année commence à peine que le mois de janvier livre son premier record. En 24 heures, le débit instantané est passé de 131 m3/s à 3.415 m3/s (le 11 janvier à 05h50) à Portet-sur-Garonne à la confluence avec la rivière Ariège. Cette montée rapide des eaux est la conséquence d'épisodes de pluies importantes sur le piémont pyrénéen accélérant localement la fonte des neiges. Dès le 09 janvier, Météo-France avait émis un bulletin de vigilance rouge pluie-inondation et crues dans les départements de la vallée de la Garonne. C'est depuis le massif Couserans avec le Salat, dans le Volvestre et avec l'Ariège que les affluents ont déversé leur surplus d'eau de pluie dans le fleuve. À Foix (09), l'Ariège a affiché un pic proche de la cinquantennale en débit instantané avec 470 m3/s le 10 janvier à 18h00.

 

Par chance, cette crue d'affluents pyrénéens ne s'est pas conjuguée avec celle de la Garonne espagnole et de la Neste. Plus en aval, les bassins du Tarn et du Lot ont moins réagi, la Garonne agenaise et atlantique devraient mieux vivre cet épisode de pluie.

 

Dans la Ville rose, la Garonne a atteint 4,31 m, frôlant ainsi les 4,38 m de la crue du 10 juin 2000. L'accélération de la crue dans la traversée de Toulouse endiguée se transforme en des débordements importants à l'aval, la crue s'étalant en plaine agricole. C'est à Verdun-sur-Garonne (82) que le fleuve supplante un record de pic lors de la crue du 10 juin 2000 avec un relevé de 6,32 m constaté le 11 janvier 2022. Les débordements localisés ont causé la fermeture de voies de circulation et des inondations d'habitations.

 

-> Pour aller plus loin : les stations SMEAG de débits de la Garonne 

 

En Garonne girondine, exutoire final du bassin versant, le niveau d'alerte est passé, le 11 janvier, au niveau orange (3 sur 4) qui présente un «risque de crue génératrice de débordements importants». Là également, des inondations localisées sont observées.

 

Grâce à l'alerte et la mise en vigilance du territoire, les collectivités riveraines se sont organisées pour informer les populations et évacuer les habitants vulnérables. 

 

Mercredi 12 janvier 2022

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La transhumance motorisée des saumons de la Garonne

La transhumance motorisée des saumons de la Garonne | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Victimes de la pollution et de la chaleur, les poissons peinent à dépasser Toulouse. Une association les aide dans leur périple. Par la voie terrestre...

 

 

D'Agen à Toulouse, remonter la Garonne revient à traverser « le triangle des Bermudes » pour les saumons. Depuis le début de l'année, on a comptabilisé 77 de ces grands poissons migrateurs dans l'ascenseur à poissons de Golfech (Tarn-et-Garonne), inauguré en 1986 par EDF pour favoriser le retour des saumons dans le fleuve. Mais seulement huit de ces poissons ont été recensés à ce jour à l'usine hydroélectrique du Bazacle à Toulouse, une centaine de kilomètres en amont.

Six autres saumons ont été transférés par la route à Crampagna, au sud de Foix (Ariège). Cette transhumance motorisée de 170 kilomètres a commencé il y a quatre ans. Au total, 181 saumons ont bénéficié de cette assistance mécanisée depuis 2014. L'association Migado, chargée du retour des poissons migrateurs dans la Garonne et la Dordogne depuis 1989, a pris cette décision face aux importantes pertes constatées d'une année sur l'autre entre les barrages de Golfech et de Toulouse.

 

Victimes de la pollution et de la chaleur

Le radio-pistage de 146 saumons entre 2002 et 2006 a montré que seulement 39 poissons avaient réussi à passer le Bazacle à Toulouse. La plupart renoncent, victimes de la pollution et de la chaleur. On a relevé des températures supérieures à 29 °C dans la Garonne, alors que le seuil létal commence à 25 °C pour ces migrateurs qui grossissent du côté du Groenland, mais ne s'alimentent plus quand ils reviennent en eau douce. Parmi les plus motivés ayant réussi à dépasser Toulouse, 50 % sont décédés ou ont fait demi-tour avant la période de reproduction, qui se déroule au début de l'hiver (novembre-décembre).

Les premières frayères se situent pourtant à une petite dizaine de kilomètres en amont, à la confluence de la Garonne et de l'Ariège. Le transport des saumons par la route n'est pas une nouveauté pour Migado. L'association utilise cette technique depuis de nombreuses années à Carbonne, dans le sud de la Haute-Garonne. Le barrage sur la Garonne est ici infranchissable du fait de l'absence de passe à poissons. Les rares saumons qui arrivent au pied de cet ouvrage sont capturés et relâchés en amont, essentiellement dans la Pique du côté de Luchon. D'autres saumons piégés à Golfech sont acheminés chaque année à Bergerac (Dordogne), dans une pisciculture chargée de conserver les géniteurs dans des bassins.

Cette année, neuf poissons ont déjà rejoint ce « centre de reconditionnement » des saumons. Les œufs fécondés sont ensuite transférés vers d'autres piscicultures. Les jeunes saumons sont élevés dans le Tarn avant d'être relâchés à différents stades, alevins ou plus âgés, dans la Garonne ou l'Ariège. Mais pas dans la Pique, à cause d'un barrage qui hache menu 60 % des jeunes saumons qui entament leur dévalaison vers l'océan. C'est aussi pour éviter les turbines des barrages de la Garonne en amont que 35 000 « smolts » ont été capturés l'an dernier au sud de la Haute-Garonne pour être transférés dans un camion spécialement équipé jusqu'à Golfech.

 

De notre correspondant à Toulouse, Stéphane Thépot

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