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LaPrimaire.org : un second tour pour choisir un candidat citoyen pour 2017

LaPrimaire.org : un second tour pour choisir un candidat citoyen pour 2017 | Campagnes en France | Scoop.it
 

Ce jeudi commence le second tour en ligne de la LaPrimaire.org. Plus de 100.000 citoyens ont quinze jours pour choisir un candidat à l'élection présidentielle issu de la société civile parmi cinq finalistes.

Encore une primaire? Oui, mais elle ne concerne aucun parti. Une primaire en ligne pour choisir un candidat issu du peuple, c'est le pari de LaPrimaire.org. mais une des seules à avoir vraiment perduré. Lancée en avril 2016 par Thibault Favre et David Guez, respectivement ingénieur en informatique et avocat au Barreau de Paris, son objectif, selon ses promoteurs, est de présenter à la prochaine présidentielle un candidat conscient des problèmes des Français et non déconnecté de la réalité, loin des grands responsables politiques qui lassent. L'objectif initial de 100.000 citoyens inscrits est atteint depuis peu, les organisateurs espèrent maintenant réunir au moins 130.000 personnes pour le second tour. «Plus il y aura de votants, plus la personne élue sera crédible», explique David Guez. Les organisateurs veulent combattre à leur manière l'abstention, en s'affranchissant des partis pour donner aux électeurs du printemps prochain un «véritable choix». «Quand les gens vont voter, ils ont l'impression de le faire par défaut, en choisissant le candidat le moins pire plutôt que le meilleur», déplore l'ingénieur.

Le second tour commence ce jeudi et durera deux semaines durant lesquelles les électeurs vont départager cinq candidats. Pour faire connaître ces derniers aux futurs électeurs, des rencontres et des débats ont eu lieu dans toute la France. Les candidats ont pu échanger avec les citoyens sur les thématiques qu'ils aimeraient voir mises en avant, de la santé à l'avènement d'une nouvelle République. La communication se fait par les réseaux sociaux et par le bouche-à-oreille.

 

● Comment s'organise cette primaire?

Les inscriptions ont commencé en avril 2016. Les candidats avaient jusqu'à début juillet pour réunir 500 parrainages de citoyens. Sur 215 candidats déclarés, 16 y sont parvenus. À l'issue du premier tour, qui s'est déroulé en octobre, cinq finalistes ont été sélectionnés par 53.383 votants.

Pour fournir les fonds nécessaires à la campagne du futur élu, les organisateurs ont recours à un financement participatif visant à recueillir 300.000 euros. A ce jour presque 28.000 euros ont déjà été récoltés. Aucune contrepartie n'est prévue pour les donateurs, et ce pour respecter les règles du financement de la vie politique.

 

● Comment voter?

Plutôt que de voter pour un seul candidat, les votants donnent un «jugement», allant de «très bien» à «insuffisant». Les candidats sont ensuite classés selon le nombre de votants pour chaque mention.

Une procédure d'authentification est mise en place pour éviter les problèmes. Le système utilise la technologie blockchain (qui permet aussi par exemple de sécuriser la monnaie virtuelle BitCoin). «Aucune fraude n'a été constatée au premier tour», affirment ainsi les organisateurs.

Les résultats du premier tour de LaPrimaire.org ( source LaPrimaire.org)

 

● Qui sont les 5 derniers finalistes?

Les finalistes, deux femmes et trois hommes âgés de 30 à 59 ans, affichent des programmes assez similaires dans leurs grandes lignes. Tous prônent une réforme des institutions, voire une sixième République. Deux d'entre eux proposent d'instaurer un revenu de base universel, plusieurs affichent des convictions écologistes, et quatre sur cinq sont pro-européens. Tous partagent une vision négative de la classe politique actuelle.

 

Charlotte Marchandise, «porte-parole des associations»

 

Charlotte Marchandise

 

«Faire la politique en tant que femme: il ne faut pas en jouer mais plutôt en témoigner!» Charlotte Marchandise met en avant son parcours marqué par l'associatif et son mandat d'élue de la ville de Rennes sur une liste civile. Dans son programme, elle veut faire remonter l'expérience de terrain pour «changer la façon dont sont prises les décisions politiques». Elle a bénéficié du ralliement de trois des quatre candidats ayant jeté l'éponge en dépit de leur qualification pour le premier tour.

 

Nicolas Bernabeu, «venu en politique par hasard»

Nicolas Bernabeu

 

C'est une pub sur Facebook qui a convaincu Nicolas Bernabeu de se lancer pour LaPrimaire.org. À 31 ans, aucun parti politique ne l'a jamais convaincu. La primaire, il y consacre deux-trois heures par jour, «mais ça n'a pas changé ma vie». Il se revendique «sans réseau ni parti», critiquant au passage sa concurrente Charlotte Marchandise. «Je préférerais qu'un citoyen indépendant gagne plutôt que quelqu'un qui est déjà encarté».

 

Michel Bourgeois, le professionnel

Michel Bourgeois

 

Habitué aux conférences et aux débats, Michel Bourgeois est avocat à la Cour pénale internationale. Il s'est d'abord lancé individuellement dans l'aventure de la présidentielle, «sur un coup de colère» en janvier 2015, puis a rejoint La Primaire.org au moment des inscriptions. «Je ne propose pas des promesses mais des objectifs, comme dans les entreprises. Je prépare un projet pour remettre la France sur les rails, en jouant sur ses atouts».

 

Roxane Revon, l'européenne

Roxane Revon

 

Dans un entretien à Mediapart, Roxane Revon décrivait son engagement comme «joyeux et positif». À 30 ans, cette professeur et metteur-en-scène parisienne est la plus jeune des cinq finalistes. L'Europe est un sujet phrase de son programme: repenser son modèle social, économique et écologique, renforcer sa diplomatie et son armée, et définir son type de démocratie.

 

Michael Pettini, le «cool»

Michael Pettini

 

«Je m'appelle Michaël Charles Robert Pettini et je kiffe qu'on le dise comme ça mais tout le monde m'appelle Mika ou Dr. Pettini». C'est ainsi que Michael Pettini débute sa présentation sur le site de Laprimaire.org. Il met en avant son parcours et sa vie privée. Ses trois principales priorités de campagne: le bonheur des Français avec la santé et l'emploi, un renouveau politique avec une sixième République et une France moderne par la simplification et l'informatisation.

 

●  Et après?

Un parti éphémère sera créé après le second tour pour soutenir un candidat, comme l'exige la loi. Il s'autodétruira dans deux ans. Conçu pour être un parti outil, et à plus grande échelle de permettre à n'importe qui de se présenter à n'importe quelle élection, il sera uniquement financé par des donateurs privés.

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LaPrimaire.org : la politique à portée de clic

LaPrimaire.org : la politique à portée de clic | Campagnes en France | Scoop.it

Les militants distribuent du « Democratol », médicament fabriqué par les laboratoires LaPrimaire.org pour lutter contre l’impuissance politique.

 

Ils ne comptent pas sur les institutions et les partis mais sur des calculs mathématiques et des outils informatiques. Deux citoyens se sont lancés le défi d’organiser la première primaire citoyenne en ligne. Grâce au web et à un système électoral inédit, LaPrimaire.org veut faire émerger un candidat citoyen pour la présidentielle de 2017.

Ils comptent s’installer à l’Élysée en 2017. Pourtant, ils ne sont membres d’aucun parti, n’obéissent pas à une ligne partisane et n’ont peu ou pas d’expérience politique. Thibauld Favre, ingénieur en informatique et David Guez, avocat, ont créé l’association Democratech en 2015. C’est la première fois qu’ils s’impliquent en politique, avec pour objectifs de donner la parole différemment aux citoyens et de casser les logiques des partis traditionnels. Leur association organise aujourd’hui la première primaire ouverte et citoyenne en ligne grâce à leur site LaPrimaire.org.
Pour l’heure, plus de 88 000 personnes se sont inscrites pour participer à leur initiative. Les concepteurs du projet en attendent eux, 100 000, un chiffre minimum à leurs yeux pour acquérir crédibilité et légitimité.

Selon eux, le système politique français ne fonctionne plus. Avec leur plateforme de primaire citoyenne en ligne, ils proposent de le réinventer. Leur constat : 9 français sur 10 n’ont plus confiance dans les partis et seul 0.5% de la population est membre d’un parti politique. Il y a une crise de représentation et un sentiment de méfiance qui s’est installé vis-à-vis des partis et des élus. Face à ce désenchantement, LaPrimaire.org propose de nouveaux outils pour que les électeurs puissent se réapproprier la politique. Ils expliquent : « Le but c’est de retourner la pyramide. Les partis politiques fonctionnent de manière très centralisée. Ils désignent des candidats, élaborent un programme et le servent aux citoyens. L’électeur est passif. Nous on pense que c’est l’inverse, ça doit partir des citoyens. Ils choisissent leur candidat, co-construisent des programmes et in fine il y a quelqu’un qui sort pour porter ça. »

 

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David Guez et Thibauld Favre, fondateurs de l’association Democratech et organisateurs de LaPrimaire.org.

Crédit : LaPrimaire.org

 

Le web pour prendre le contre-pied des partis

L’utilisation du web répond d’abord à une préoccupation pragmatique : le financement. L’association vit uniquement grâce aux dons de citoyens qui soutiennent le projet (un peu plus de 60 000 euros ont été récoltés à ce jour). L’autre raison est une conviction des organisateurs : « Les partis politiques se sont créés lorsqu’il n’y avait pas encore internet. Ils fonctionnent d’une manière qui est non numérique. Pour leur primaire, Les Républicains vont dépenser 8 millions d’euros juste pour le vote ! Le web apporte de nouveaux outils et permet de réinventer la manière dont un parti fonctionne. »
Lorsqu’on se rend sur le site, son caractère intuitif et interactif, permet de saisir aussitôt le déroulement de la primaire, le système de vote, le profil des candidats et le fonctionnement de l’association. C’est très exhaustif et on y trouve même des réponses aux questions que l’on ne se posait pas ! Graphiques, animations et communication efficace donnent à ce projet un peu fou des allures très sérieuses.

 

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La plateforme compte à ce jour plus de 88 000 inscrits.

Crédit : LaPrimaire.org

 

Choisir un candidat plus qu’un programme

Entre avril et juillet 2016, tous ceux qui souhaitaient s’inscrire gratuitement sur la plateforme pour être candidat ont dû signer une Charte (8 engagements pour garantir un comportement éthique), avant de pouvoir se présenter et proposer un programme. Les citoyens étaient ensuite invités à apporter leur soutien à ces candidats. Parmi eux, ceux qui recevaient 500 soutiens étaient qualifiés pour le premier tour.
Parmi les 215 candidats putatifs, 16 se sont qualifiés. Ils ne sont aujourd’hui plus que 12 en raison du jeu des ralliements de certains. Mais l’un d’entre eux, Maxime Verner a quitté l’aventure LaPrimaire.org. Cet ancien « candidat des jeunes » autoproclamé à la présidentielle de 2012 a préféré l’aventure individuelle en allant quérir par ses propres moyens les 500 parrainages d’élus indispensables à tout candidat à l’élection présidentielle.

 

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Les 16 candidats qualifiés et les deux organisateurs se sont rencontrés à Paris pour travailler sur le projet.

Crédit : LaPrimaire.org

Chaque programme est consultable en ligne sous forme d’articles thématiques. Les candidats ne revendiquent aucun rattachement à une ligne politique traditionnelle mais empruntent plutôt des idées aux différents partis en y apportant leur touche personnelle. Le but n’est pas de proposer un programme complet mais d’avancer des idées en fonction de ses compétences. Charlotte Marchandise, candidate à la primaire citoyenne et adjointe à la santé de la ville de Rennes propose notamment d’intégrer la santé dans tous les domaines d’action (lire notre portrait de Charlotte Marchandise). Chaque décision devrait être prise en fonction de ses effets sur la santé, notamment en termes de politique énergétique, d’urbanisme et économique. À terme, les organisateurs souhaitent que chaque citoyen contribue à l’élaboration d’un programme complet. Le vote a pour but de faire émerger une personne qui porterait un programme commun plus qu’un candidat et ses opinions personnelles.

 

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Les 16 candidats qualifiés s’affichent sur Facebook.

Crédit : Facebook LaPrimaire.org

 

Le vote au jugement majoritaire : innovant mais complexe

Thibauld Favre et David Guez ont mis au point un système de vote en ligne innovant, dit « au jugement majoritaire ». Il peut être déroutant tant il est aux antipodes des habitudes électorales. Thibauld Favre en est conscient : le système « n’est pas compliqué en soit, l’expliquer c’est compliqué mais à partir du moment où on fait une jolie interface et quelque chose d’intuitif, je pense qu’il n’y a pas de problème ». Une dessinatrice a même réalisé un tutoriel sous forme de bande dessinée qui explique son fonctionnement.

Un lot comprenant 5 candidats sélectionnés aléatoirement est proposé à l’électeur inscrit. Grâce à un algorithme, ce regroupement en lot garantit l’équité : chacun des 12 candidats sera soumis au vote des citoyens le même nombre de fois.

 

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La dessinatrice Tatienne Laplanche raconte les lots de candidats pour LaPrimaire.org

Crédit : Tatienne Laplanche. Twitter : @Tatiennedessine

L’électeur doit se prononcer sur chacun des 5 aspirants à l’Élysée. Le candidat citoyen n’est pas choisi mais jugé. Les votants attribuent des mentions allant de « Très Bien » à « Passable » à chacun des 5 candidats. À l’issue de ce vote, les postulants ayant obtenu les meilleures mentions sont qualifiés. Ils ne seront pas 2 mais bien 5 candidats au second tour de cette primaire atypique qui se tiendra en décembre : Charlotte Marchandise, Nicolas Bernabeu, Michel Bourgeois, Roxane Revon et Michaël Pettini.

 

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Le vote au jugement majoritaire expliqué par Tatienne Laplanche

La dessinatrice Tatienne Laplanche illustre le vote au jugement majoritaire pour LaPrimaire.org

Crédit : Tatienne Laplanche Twitter : @Tatiennedessine

Pour garantir la sécurité du vote, les organisateurs ont misé sur un système en blockchain. Cette technologie de stockage sécurise la récupération des données, garantit l’anonymat du vote et permet la consultation des informations.

 

Créer un parti pour sortir du système des partis

Tout est fait pour prendre le contre-pied des partis politiques et du système en général. À travers leur plateforme, les concepteurs de LaPrimaire.org ont cherché à prendre le contre-pied radical des partis politiques et du système électoral traditionnel à deux tours. Mais pour avoir la possibilité réelle de concourir à l’élection présidentielle, ils ont dû se plier aux institutions et lois qui régissent les élections.
En décembre le candidat citoyen sera donc désigné. Commencera alors pour lui la recherche des fameuses 500 signatures d’élus pour pouvoir se lancer dans la course à l’Élysée. Là aussi, Thibauld Favre et David Guez comptent sur les citoyens. Ils misent sur le crowdsourcing, c’est-à-dire l’appel aux compétences et savoir-faire de chacun pour aboutir à une production participative. Les organisateurs inciteront les quelque 88 000 citoyens inscrits à aller voir un élu ou toquer à la porte de leur maire pour tenter de récolter les précieux parrainages. Thibauld Favre est « confiant, il faut être optimiste. C’est aussi ça l’enjeu des 100 000 participants, il faut une base solide derrière. »

Thibauld Favre va devoir composer avec une contrainte législative : celle qui oblige tout candidat à la présidentielle à s’adosser à un parti politique. Le candidat citoyen de LaPrimaire.org sera bel et bien obligé d’en fonder un… et d’entrer dans ce système qu’il rejette tant. Les créateurs du site ont du coup décidé de créer un parti pour 2 ans. Une fois la campagne présidentielle terminée et les comptes faits, il sera dissous. « C’est un outil, c’est un véhicule pour mener la campagne. En dehors des élections on ne voit pas l’intérêt. » Pour eux, l’élection présidentielle n’est qu’une première étape, certes de taille. « Le but c’est toutes les élections donc on créera un parti à chaque élection  ». Ils ambitionnent d’impulser des candidatures citoyennes toujours plus nombreuses aux élections législatives et municipales. Mais au préalable, ils devront réussir le passage d’un environnement virtuel à une campagne électorale bien réelle.

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Cafe LaPrimaire à Paris

Ajoutée le 26 nov. 2016

La video du Café LaPrimaire qui s'est tenu à Paris le 18 novembre dernier dans les locaux de TheFamily

 

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Emmanuel Macron, la candidature à marche forcée

Emmanuel Macron, la candidature à marche forcée | Campagnes en France | Scoop.it
Emmanuel Macron en meeting pour son mouvement "En Marche" le 5 novembre à Paris. REUTERS/Jacky Naegelen
 
 

Il ne lui suffira pas de surfer sur les réseaux sociaux pour convaincre largement sur un projet encore fantôme.

 

 

L'actualité politique française et internationale de ces derniers jours s'emballe : l'élection de Trump, la visite lourde de sens de Nigel Farage au "President Elect", la course au finish de Fillon à la Primaire de la Droite et du Centre, la COP 22 à Marrakech alors que la COP 21 est fragilisée par les USA ... et Macron !

 

C'est son grand jour ... il a soigné sa fenêtre de tir médiatique pour annoncer sa candidature officielle à la Présidence de la République. Journal télévisé à 20 heures hier soir pour nous prévenir de l'imminence de cette déclaration, retransmission en directe par ses équipes sur les réseaux sociaux de son annonce depuis Bobigny. Il sera l'invité de France 2 ce soir pour revenir sur sa déclaration. La boucle sera bouclée... d'un point de vue médiatique. Mais est-ce suffisant ? Je ne le pense pas.

 

En février 2016, j'avais eu l'occasion de l'écouter, alors encore Ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, lors d'un débat en comité relativement restreint autour du thème des "Difficultés de la réforme en France et comment y remédier". Il était visiblement trop à l'étroit dans un carcan dont il avait déjà envie de se libérer. Allant loin dans un discours de vérité pour un membre du gouvernement, le grand soir était appelé de ses vœux non pour porter une réforme, mot usé à ses yeux, mais bien plus une refondation ou une transformation de notre pays. Il préparait sa route.

 

Depuis, il a marché... vers Tulle ou Compostelle, cela reste encore un mystère. Les marcheurs, les audités, les donateurs, les journalistes, les politiques concurrents, les citoyens... tous attendent le contenu du programme qu'il portera. Ils étaient patients mais ils sont devenus, à juste titre, impatients. Et il est même à craindre qu'ils restent sur leur fin.

 

Certes, les Français sont séduits par cette personnalité riche et atypique, excellent orateur au physique de Kennedy, qui donne du souffle bienvenu à notre débat national. Mais il ne lui suffira pas de surfer sur les réseaux sociaux, avec des solutions rappelant la "boîte à outils" de François Hollande ou les Désirs d'Avenir de Ségolène Royal pour convaincre largement sur un projet encore fantôme. Nombre d'électeurs favorablement curieux de sa démarche resteront sur le bord de la route tant qu'il n'aura pas tracé une voie, une vision, un projet pour notre pays et pas uniquement proposé de construire des solutions en repartant de la vie des citoyens.

Fort de quelques 100.000 marcheurs seulement, avec un maillage territorial dont il s'apercevra en campagne présidentielle qu'il est bien maigre, Emmanuel Macron croit aux sondages et en sa bonne étoile. Il devrait pourtant être perplexe : le vote en faveur du Brexit a pris les sondeurs de court, tout comme l'élection de Trump, la présence potentielle de Fillon au 2nd tour de la primaire de la droite et du centre, etc... Le peuple a décidé de s'exprimer, au risque de tout atomiser, car la coupe est pleine.

 

Pause donc. Imposons-nous un exercice de mise en perspective. Le monde d'aujourd'hui est complexe et paradoxal. Les citoyens disent vouloir du fond mais ils votent sur la forme, ils aiment ce monde ouvert qui est leur quotidien mais votent pour le retour sur soi. Ils veulent surtout exister.

A l'instar des Britanniques ou les Américains, les Français sont véritablement lassés par 40 ans de vie politique qui nous auront mené dans le mur. Ils souhaitent une profonde rupture dans le choix des personnages politiques qu'on leur inflige depuis de nombreuses années. La société civile tente de s'organiser pour peser dans le débat politique. Des initiatives méritantes comme La Primaire des Français (75.000 signataires), La Primaire.org, La Vraie Primaire tentent d'exister mais force est de constater qu'elles n'arrivent pas à émerger. Même La Maison des Citoyens d'Alexandre Jardin qui connaît un certain succès médiatique ne propose rien d'autre qu'un rassemblement bienveillant fondé sur le rejet de la classe politique déconnectée...

Alors assumons un discours de vérité : les mouvements citoyens n'ont pas pris la mesure que la seule contestation ne suffit pas à construire une vaste force politique. Ils n'ont pas encore structuré une doctrine programmatique suffisamment claire, fouillée, construite permettant un large rassemblement de la société civile, sur une ligne cohérente. Les contours de ces mouvements sont encore trop flous et font cohabiter à la fois des citoyens appelant de leurs vœux une révolution démocratique quasi révolutionnaire... avec des citoyens simplement déçus de la qualité de la classe politique qui nous gouverne.

Il incombe désormais à la société civile de se faire entendre et de proposer des alternatives réellement disruptives sur le fond pour apporter sa pierre à la refondation politique. Sans travail, point de salut.

Mais attention, si l'on demande au peuple de s'exprimer, il faut être prêt à accepter son verdict et ne pas remettre en cause sa décision. Les donneurs de leçons de morale qui ne respectent plus les urnes lorsque le résultat n'est pas celui qu'ils attendaient ont une attitude déplorable. Au lieu d'accepter leur défaite, ils nient la réalité démocratique en n'acceptant plus la règle du jeu quand ils perdent.

 

Pour conclure, prenons garde à ne pas marcher trop loin et avec trop d'insouciance.

Les think tanks, dont le rôle dans le débat présidentiel a été souligné dans un article publié le 11 novembre sur Lepoint.fr, doivent avoir une capacité d'analyse libre et de prise de recul. Les acteurs politiques ont désormais une lourde responsabilité : celle de ne pas décevoir les progressistes de tous bords politiques qu'ils appellent au secours de notre République malmenée.

La démocratie est un jeu dangereux.

Hommes et femmes politiques, mouvements citoyens, société civile, sphère médiatique : soyons individuellement et collectivement à la hauteur. C'est notre responsabilité.

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