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LaPrimaire.org : un second tour pour choisir un candidat citoyen pour 2017

LaPrimaire.org : un second tour pour choisir un candidat citoyen pour 2017 | Campagnes en France | Scoop.it
 

Ce jeudi commence le second tour en ligne de la LaPrimaire.org. Plus de 100.000 citoyens ont quinze jours pour choisir un candidat à l'élection présidentielle issu de la société civile parmi cinq finalistes.

Encore une primaire? Oui, mais elle ne concerne aucun parti. Une primaire en ligne pour choisir un candidat issu du peuple, c'est le pari de LaPrimaire.org. mais une des seules à avoir vraiment perduré. Lancée en avril 2016 par Thibault Favre et David Guez, respectivement ingénieur en informatique et avocat au Barreau de Paris, son objectif, selon ses promoteurs, est de présenter à la prochaine présidentielle un candidat conscient des problèmes des Français et non déconnecté de la réalité, loin des grands responsables politiques qui lassent. L'objectif initial de 100.000 citoyens inscrits est atteint depuis peu, les organisateurs espèrent maintenant réunir au moins 130.000 personnes pour le second tour. «Plus il y aura de votants, plus la personne élue sera crédible», explique David Guez. Les organisateurs veulent combattre à leur manière l'abstention, en s'affranchissant des partis pour donner aux électeurs du printemps prochain un «véritable choix». «Quand les gens vont voter, ils ont l'impression de le faire par défaut, en choisissant le candidat le moins pire plutôt que le meilleur», déplore l'ingénieur.

Le second tour commence ce jeudi et durera deux semaines durant lesquelles les électeurs vont départager cinq candidats. Pour faire connaître ces derniers aux futurs électeurs, des rencontres et des débats ont eu lieu dans toute la France. Les candidats ont pu échanger avec les citoyens sur les thématiques qu'ils aimeraient voir mises en avant, de la santé à l'avènement d'une nouvelle République. La communication se fait par les réseaux sociaux et par le bouche-à-oreille.

 

● Comment s'organise cette primaire?

Les inscriptions ont commencé en avril 2016. Les candidats avaient jusqu'à début juillet pour réunir 500 parrainages de citoyens. Sur 215 candidats déclarés, 16 y sont parvenus. À l'issue du premier tour, qui s'est déroulé en octobre, cinq finalistes ont été sélectionnés par 53.383 votants.

Pour fournir les fonds nécessaires à la campagne du futur élu, les organisateurs ont recours à un financement participatif visant à recueillir 300.000 euros. A ce jour presque 28.000 euros ont déjà été récoltés. Aucune contrepartie n'est prévue pour les donateurs, et ce pour respecter les règles du financement de la vie politique.

 

● Comment voter?

Plutôt que de voter pour un seul candidat, les votants donnent un «jugement», allant de «très bien» à «insuffisant». Les candidats sont ensuite classés selon le nombre de votants pour chaque mention.

Une procédure d'authentification est mise en place pour éviter les problèmes. Le système utilise la technologie blockchain (qui permet aussi par exemple de sécuriser la monnaie virtuelle BitCoin). «Aucune fraude n'a été constatée au premier tour», affirment ainsi les organisateurs.

Les résultats du premier tour de LaPrimaire.org ( source LaPrimaire.org)

 

● Qui sont les 5 derniers finalistes?

Les finalistes, deux femmes et trois hommes âgés de 30 à 59 ans, affichent des programmes assez similaires dans leurs grandes lignes. Tous prônent une réforme des institutions, voire une sixième République. Deux d'entre eux proposent d'instaurer un revenu de base universel, plusieurs affichent des convictions écologistes, et quatre sur cinq sont pro-européens. Tous partagent une vision négative de la classe politique actuelle.

 

Charlotte Marchandise, «porte-parole des associations»

 

Charlotte Marchandise

 

«Faire la politique en tant que femme: il ne faut pas en jouer mais plutôt en témoigner!» Charlotte Marchandise met en avant son parcours marqué par l'associatif et son mandat d'élue de la ville de Rennes sur une liste civile. Dans son programme, elle veut faire remonter l'expérience de terrain pour «changer la façon dont sont prises les décisions politiques». Elle a bénéficié du ralliement de trois des quatre candidats ayant jeté l'éponge en dépit de leur qualification pour le premier tour.

 

Nicolas Bernabeu, «venu en politique par hasard»

Nicolas Bernabeu

 

C'est une pub sur Facebook qui a convaincu Nicolas Bernabeu de se lancer pour LaPrimaire.org. À 31 ans, aucun parti politique ne l'a jamais convaincu. La primaire, il y consacre deux-trois heures par jour, «mais ça n'a pas changé ma vie». Il se revendique «sans réseau ni parti», critiquant au passage sa concurrente Charlotte Marchandise. «Je préférerais qu'un citoyen indépendant gagne plutôt que quelqu'un qui est déjà encarté».

 

Michel Bourgeois, le professionnel

Michel Bourgeois

 

Habitué aux conférences et aux débats, Michel Bourgeois est avocat à la Cour pénale internationale. Il s'est d'abord lancé individuellement dans l'aventure de la présidentielle, «sur un coup de colère» en janvier 2015, puis a rejoint La Primaire.org au moment des inscriptions. «Je ne propose pas des promesses mais des objectifs, comme dans les entreprises. Je prépare un projet pour remettre la France sur les rails, en jouant sur ses atouts».

 

Roxane Revon, l'européenne

Roxane Revon

 

Dans un entretien à Mediapart, Roxane Revon décrivait son engagement comme «joyeux et positif». À 30 ans, cette professeur et metteur-en-scène parisienne est la plus jeune des cinq finalistes. L'Europe est un sujet phrase de son programme: repenser son modèle social, économique et écologique, renforcer sa diplomatie et son armée, et définir son type de démocratie.

 

Michael Pettini, le «cool»

Michael Pettini

 

«Je m'appelle Michaël Charles Robert Pettini et je kiffe qu'on le dise comme ça mais tout le monde m'appelle Mika ou Dr. Pettini». C'est ainsi que Michael Pettini débute sa présentation sur le site de Laprimaire.org. Il met en avant son parcours et sa vie privée. Ses trois principales priorités de campagne: le bonheur des Français avec la santé et l'emploi, un renouveau politique avec une sixième République et une France moderne par la simplification et l'informatisation.

 

●  Et après?

Un parti éphémère sera créé après le second tour pour soutenir un candidat, comme l'exige la loi. Il s'autodétruira dans deux ans. Conçu pour être un parti outil, et à plus grande échelle de permettre à n'importe qui de se présenter à n'importe quelle élection, il sera uniquement financé par des donateurs privés.

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LaPrimaire.org : la politique à portée de clic

LaPrimaire.org : la politique à portée de clic | Campagnes en France | Scoop.it

Les militants distribuent du « Democratol », médicament fabriqué par les laboratoires LaPrimaire.org pour lutter contre l’impuissance politique.

 

Ils ne comptent pas sur les institutions et les partis mais sur des calculs mathématiques et des outils informatiques. Deux citoyens se sont lancés le défi d’organiser la première primaire citoyenne en ligne. Grâce au web et à un système électoral inédit, LaPrimaire.org veut faire émerger un candidat citoyen pour la présidentielle de 2017.

Ils comptent s’installer à l’Élysée en 2017. Pourtant, ils ne sont membres d’aucun parti, n’obéissent pas à une ligne partisane et n’ont peu ou pas d’expérience politique. Thibauld Favre, ingénieur en informatique et David Guez, avocat, ont créé l’association Democratech en 2015. C’est la première fois qu’ils s’impliquent en politique, avec pour objectifs de donner la parole différemment aux citoyens et de casser les logiques des partis traditionnels. Leur association organise aujourd’hui la première primaire ouverte et citoyenne en ligne grâce à leur site LaPrimaire.org.
Pour l’heure, plus de 88 000 personnes se sont inscrites pour participer à leur initiative. Les concepteurs du projet en attendent eux, 100 000, un chiffre minimum à leurs yeux pour acquérir crédibilité et légitimité.

Selon eux, le système politique français ne fonctionne plus. Avec leur plateforme de primaire citoyenne en ligne, ils proposent de le réinventer. Leur constat : 9 français sur 10 n’ont plus confiance dans les partis et seul 0.5% de la population est membre d’un parti politique. Il y a une crise de représentation et un sentiment de méfiance qui s’est installé vis-à-vis des partis et des élus. Face à ce désenchantement, LaPrimaire.org propose de nouveaux outils pour que les électeurs puissent se réapproprier la politique. Ils expliquent : « Le but c’est de retourner la pyramide. Les partis politiques fonctionnent de manière très centralisée. Ils désignent des candidats, élaborent un programme et le servent aux citoyens. L’électeur est passif. Nous on pense que c’est l’inverse, ça doit partir des citoyens. Ils choisissent leur candidat, co-construisent des programmes et in fine il y a quelqu’un qui sort pour porter ça. »

 

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David Guez et Thibauld Favre, fondateurs de l’association Democratech et organisateurs de LaPrimaire.org.

Crédit : LaPrimaire.org

 

Le web pour prendre le contre-pied des partis

L’utilisation du web répond d’abord à une préoccupation pragmatique : le financement. L’association vit uniquement grâce aux dons de citoyens qui soutiennent le projet (un peu plus de 60 000 euros ont été récoltés à ce jour). L’autre raison est une conviction des organisateurs : « Les partis politiques se sont créés lorsqu’il n’y avait pas encore internet. Ils fonctionnent d’une manière qui est non numérique. Pour leur primaire, Les Républicains vont dépenser 8 millions d’euros juste pour le vote ! Le web apporte de nouveaux outils et permet de réinventer la manière dont un parti fonctionne. »
Lorsqu’on se rend sur le site, son caractère intuitif et interactif, permet de saisir aussitôt le déroulement de la primaire, le système de vote, le profil des candidats et le fonctionnement de l’association. C’est très exhaustif et on y trouve même des réponses aux questions que l’on ne se posait pas ! Graphiques, animations et communication efficace donnent à ce projet un peu fou des allures très sérieuses.

 

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La plateforme compte à ce jour plus de 88 000 inscrits.

Crédit : LaPrimaire.org

 

Choisir un candidat plus qu’un programme

Entre avril et juillet 2016, tous ceux qui souhaitaient s’inscrire gratuitement sur la plateforme pour être candidat ont dû signer une Charte (8 engagements pour garantir un comportement éthique), avant de pouvoir se présenter et proposer un programme. Les citoyens étaient ensuite invités à apporter leur soutien à ces candidats. Parmi eux, ceux qui recevaient 500 soutiens étaient qualifiés pour le premier tour.
Parmi les 215 candidats putatifs, 16 se sont qualifiés. Ils ne sont aujourd’hui plus que 12 en raison du jeu des ralliements de certains. Mais l’un d’entre eux, Maxime Verner a quitté l’aventure LaPrimaire.org. Cet ancien « candidat des jeunes » autoproclamé à la présidentielle de 2012 a préféré l’aventure individuelle en allant quérir par ses propres moyens les 500 parrainages d’élus indispensables à tout candidat à l’élection présidentielle.

 

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Les 16 candidats qualifiés et les deux organisateurs se sont rencontrés à Paris pour travailler sur le projet.

Crédit : LaPrimaire.org

Chaque programme est consultable en ligne sous forme d’articles thématiques. Les candidats ne revendiquent aucun rattachement à une ligne politique traditionnelle mais empruntent plutôt des idées aux différents partis en y apportant leur touche personnelle. Le but n’est pas de proposer un programme complet mais d’avancer des idées en fonction de ses compétences. Charlotte Marchandise, candidate à la primaire citoyenne et adjointe à la santé de la ville de Rennes propose notamment d’intégrer la santé dans tous les domaines d’action (lire notre portrait de Charlotte Marchandise). Chaque décision devrait être prise en fonction de ses effets sur la santé, notamment en termes de politique énergétique, d’urbanisme et économique. À terme, les organisateurs souhaitent que chaque citoyen contribue à l’élaboration d’un programme complet. Le vote a pour but de faire émerger une personne qui porterait un programme commun plus qu’un candidat et ses opinions personnelles.

 

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Les 16 candidats qualifiés s’affichent sur Facebook.

Crédit : Facebook LaPrimaire.org

 

Le vote au jugement majoritaire : innovant mais complexe

Thibauld Favre et David Guez ont mis au point un système de vote en ligne innovant, dit « au jugement majoritaire ». Il peut être déroutant tant il est aux antipodes des habitudes électorales. Thibauld Favre en est conscient : le système « n’est pas compliqué en soit, l’expliquer c’est compliqué mais à partir du moment où on fait une jolie interface et quelque chose d’intuitif, je pense qu’il n’y a pas de problème ». Une dessinatrice a même réalisé un tutoriel sous forme de bande dessinée qui explique son fonctionnement.

Un lot comprenant 5 candidats sélectionnés aléatoirement est proposé à l’électeur inscrit. Grâce à un algorithme, ce regroupement en lot garantit l’équité : chacun des 12 candidats sera soumis au vote des citoyens le même nombre de fois.

 

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La dessinatrice Tatienne Laplanche raconte les lots de candidats pour LaPrimaire.org

Crédit : Tatienne Laplanche. Twitter : @Tatiennedessine

L’électeur doit se prononcer sur chacun des 5 aspirants à l’Élysée. Le candidat citoyen n’est pas choisi mais jugé. Les votants attribuent des mentions allant de « Très Bien » à « Passable » à chacun des 5 candidats. À l’issue de ce vote, les postulants ayant obtenu les meilleures mentions sont qualifiés. Ils ne seront pas 2 mais bien 5 candidats au second tour de cette primaire atypique qui se tiendra en décembre : Charlotte Marchandise, Nicolas Bernabeu, Michel Bourgeois, Roxane Revon et Michaël Pettini.

 

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Le vote au jugement majoritaire expliqué par Tatienne Laplanche

La dessinatrice Tatienne Laplanche illustre le vote au jugement majoritaire pour LaPrimaire.org

Crédit : Tatienne Laplanche Twitter : @Tatiennedessine

Pour garantir la sécurité du vote, les organisateurs ont misé sur un système en blockchain. Cette technologie de stockage sécurise la récupération des données, garantit l’anonymat du vote et permet la consultation des informations.

 

Créer un parti pour sortir du système des partis

Tout est fait pour prendre le contre-pied des partis politiques et du système en général. À travers leur plateforme, les concepteurs de LaPrimaire.org ont cherché à prendre le contre-pied radical des partis politiques et du système électoral traditionnel à deux tours. Mais pour avoir la possibilité réelle de concourir à l’élection présidentielle, ils ont dû se plier aux institutions et lois qui régissent les élections.
En décembre le candidat citoyen sera donc désigné. Commencera alors pour lui la recherche des fameuses 500 signatures d’élus pour pouvoir se lancer dans la course à l’Élysée. Là aussi, Thibauld Favre et David Guez comptent sur les citoyens. Ils misent sur le crowdsourcing, c’est-à-dire l’appel aux compétences et savoir-faire de chacun pour aboutir à une production participative. Les organisateurs inciteront les quelque 88 000 citoyens inscrits à aller voir un élu ou toquer à la porte de leur maire pour tenter de récolter les précieux parrainages. Thibauld Favre est « confiant, il faut être optimiste. C’est aussi ça l’enjeu des 100 000 participants, il faut une base solide derrière. »

Thibauld Favre va devoir composer avec une contrainte législative : celle qui oblige tout candidat à la présidentielle à s’adosser à un parti politique. Le candidat citoyen de LaPrimaire.org sera bel et bien obligé d’en fonder un… et d’entrer dans ce système qu’il rejette tant. Les créateurs du site ont du coup décidé de créer un parti pour 2 ans. Une fois la campagne présidentielle terminée et les comptes faits, il sera dissous. « C’est un outil, c’est un véhicule pour mener la campagne. En dehors des élections on ne voit pas l’intérêt. » Pour eux, l’élection présidentielle n’est qu’une première étape, certes de taille. « Le but c’est toutes les élections donc on créera un parti à chaque élection  ». Ils ambitionnent d’impulser des candidatures citoyennes toujours plus nombreuses aux élections législatives et municipales. Mais au préalable, ils devront réussir le passage d’un environnement virtuel à une campagne électorale bien réelle.

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Les primaires citoyennes peinent à s’imposer

Les primaires citoyennes peinent à s’imposer | Campagnes en France | Scoop.it

Cinq personnalités issues de la société civile s’affrontent pour être candidat à la présidentielle hors des partis.

 

Lundi 7 novembre, quand Europe Ecologie-Les Verts attendait le nom de son candidat à l’élection présidentielle, une autre primaire dévoilait le résultat de son premier tour de scrutin. Quelque 11 300 personnes ont participé à Laprimaire.org, qui désignera elle aussi un candidat. Celle-ci ne s’appuie sur aucun parti politique, ses concurrents sont des quasi-anonymes. Le scrutin, lancé en octobre 2015, s’appuie sur une méthode de vote innovante, intégralement en ligne. N’importe quel internaute pouvait participer et se présenter. Cinq personnalités, avocat, médecins ou metteur en scène, se sont ainsi qualifiées lundi pour le second tour qui aura lieu en décembre.

A l’heure du dénigrement des professionnels de la politique et des procès en manque de représentativité des élus, l’idée de faire émerger des personnalités sans appartenance partisane a fait son chemin. Un certain nombre de candidats déclarés ou presque à l’élection présidentielle s’en sont emparés, Emmanuel Macron en tête.

 

En avril, trois primaires citoyennes se sont invitées dans le paysage, chacune avec un nom différent mais un même objectif : faire voter l’ensemble des citoyens lors de primaires ouvertes aux candidatures hors partis politiques. Outre Laprimaire.org, lancée par Thibauld Favre, entrepreneur, et David Guez, avocat, ont émergé La Vraie Primaire et La Primaire des Français. Cette dernière rassemblait une cohorte de mouvements politiques emmenée par des personnalités connues : Corinne Lepage, Jean-Marie Cavada, Claude Posternak, Alexandre Jardin. Tous ont fait le tour des...

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Le "citoyen" au cœur de 2017 : "les Français ne sont plus dupes"

Le "citoyen" au cœur de 2017 : "les Français ne sont plus dupes" | Campagnes en France | Scoop.it

Beaucoup de candidats affirment vouloir mettre le citoyen au cœur du jeu. Une réponse au rejet de la classe politique, mais pas une formule magique, selon Claude Posternak, communicant et promoteur d’une primaire citoyenne.

 

INTERVIEW

Rarement, à l’approche d’une élection présidentielle, autant de candidats n’ont voulu placer le citoyen au cœur de leurs propositions. Emmanuel Macron veut un contrôle de l’action du président de la République par les citoyens, Nathalie Kosciusko-Morizet veut une chambre des Citoyens à la place du Conseil économique et social, Jean-Luc Mélenchon se dit ouvert à tous mais veut placer "les citoyens d’abord". Quant à Jean-Christophe Fromantin, le maire divers droite de Neuilly, il veut carrément présenter 577 citoyens aux prochaines législatives. Ce ne sont là que quelques exemples. Par ailleurs, les initiatives pour promouvoir des candidats citoyens foisonnent. Laprimaire.org, le candidat-citoyen Sébastien Nadot du Mouvement progressiste et la Primaire des Français, initiée par plusieurs mouvement citoyens.

Parmi eux, La Transition, de Claude Posternak. Ce communicant, qui a notamment conseillé Marine Aubry en 2011 lors de la primaire socialiste, explique cette résurgence du citoyen dans le débat politique par un rejet inédit de la classe politique. Et assure que les Français ne seront pas dupes de la tentative de récupération.

 

Pourquoi les candidats évoquent aussi fréquemment le citoyen dans leurs propositions ?
 Il y a un fait nouveau et fondamental : 85 % des gens ne souhaitent pas que François Hollande soit candidat, 84% ne souhaitent pas voir Nicolas Sarkozy, 78% ne veulent pas d’une candidature de Marine le Pen. Dans n’importe quelle démocratie, les gens s’effaceraient. Dans une récente étude du Cevipof (Centre d’études politique de Sciences-Po, ndlr), seules 9% des personnes interrogées disaient avoir confiance dans les hommes politiques. Il y a désormais plus qu’un rejet, une indifférence vis-à-vis de la classe politique. Les élus que je rencontre racontent qu’ils ne se font même plus engueuler par les citoyens. Ils ne leur parlent plus et c’est, pour eux, la pire des choses.

Il y a donc un champ nouveau, qui est celui des citoyens, de la société civile. Ils ont envie de reprendre la main non pas parce qu’ils le souhaitent, mais parce qu’ils pensent qu’ils n’ont plus le choix face à l’échec de la classe politique. Il n’y a pas de remise en cause des élites proprement dites, mais de l’inefficacité des élites. L’opinion publique accepte sans problème la délégation du pouvoir, à condition que les politiques réussissent. Or, depuis des années, ils échouent. Ceux qui font appel aux citoyens tentent de récupérer le phénomène. Ils sentent que c’est porteur.

 

Pensez-vous que cela pourra leur profiter, que ces propositions seront efficaces électoralement ?
Les politiques, ils parlent des citoyens. Point à la ligne. Ils se disent que l’appel aux citoyens pourra être une des composantes possibles en 2017. Mais il y a l’amour et les preuves d’amour. Nous, on est ouvert à tout le monde, on a ouvert la porte à tous les candidats. Deux seulement sont venus nous, voir, c’est Emmanuel Macron et Arnaud Montebourg. On ne dit pas qu’on représente le peuple, mais quand même, c’est un signe. Nicolas Sarkozy a été élu sur la rupture en 2007, François Hollande sur le changement en 2012. Et au final, les Français n’ont rien vu. Les Français veulent des preuves et ils ne sont plus dupes. A partir du moment où l’émetteur n’est plus crédible, le message ne passe plus.

 

La société civile peut-elle réellement reprendre la main en 2017, face aux grands partis ?
 Je suis très optimiste. Il ne peut pas y avoir un tel rejet de la classe politique sans que ça se traduise d’une manière ou d’une autre dans les urnes. Il y a une opportunité en 2017 de faire changer les choses. A cet égard, Emmanuel Macron suscite un certain espoir.  Il a compris ce qui se passait, c’est pour ça qu’il s’est positionné sur le ni droite, ni gauche. C’est pour cela qu’il prône, comme nous, un nouveau partage avec les citoyens, sur le diagnostic et sur les idées. Il faut se souvenir qu’il y a quelques mois, il n’était connu de personne. Maintenant, il est vraiment dans le jeu. Une personnalité qui surgit aussi vite et qui s’installe, c’est quelque chose qui était impensable il y a quelques années. 

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Présidentielle en France: les internautes organisent leurs propres primaires

Présidentielle en France: les internautes organisent leurs propres primaires | Campagnes en France | Scoop.it
Selon les derniers résultats du baromètre de la confiance politique Cevipof, environ 90% des Français disent ne plus avoir confiance dans les partis politiques traditionnels
 
REUTERS/Pascal Rossignol
 

A moins d'un an de la présidentielle française, des initiatives apparaissent sur le web pour désigner des candidats qui ne soient pas issus des partis politiques traditionnels, auxquels seuls 10 % des Français accordent encore leur confiance.

A chacun sa primaire. A droite comme à gauche, les candidats du même bord s'écharpent pour désigner leur représentant. Sur Internet apparaissent aussi désormais des primaires « citoyennes » comme laprimaire.org, un site destiné à trouver un homme ou une femme ordinaire capable de se lancer dans la course à l'Elysée en 2017.

Nicolas Bernabeu a ainsi choisi, lui, de présenter son programme politique dans des vidéos sur Facebook. « Je qualifierais mon projet de démocratique, écologique, juste et rassembleur », peut-on l'entendre déclarer dans l'une d'entre elles. Ce médecin de 31 ans est aussi l'un des 16 candidats recensés sur laprimaire.org.

Il accomplit ainsi un vieux rêve. « Cela fait dix ans que j'ai envie de faire de la politique, mais il existe 240 partis politiques en France et aucun ne représente mes idées, explique-t-il. Je pense qu'en adhérant à un parti, on ne me laissera pas développer mes idées. Entre cinq et six personnes dans la hiérarchie du parti décident pour tous et les militants sont juste bons à tracter ».

Candidats pas « déconnectés de la vie réelle »

 
 

Selon les derniers résultats du baromètre de la confiance politique Cevipof, environ 90 % des Français disent ne plus avoir confiance dans les partis politiques traditionnels. Pour cette raison, Thibauld Favre a lancé laprimaire.org l'année dernière pour faire émerger ce qu'il nomme des candidats « qui ne sont pas déconnectés » de la vie réelle.

« Ces gens n'ont pas été pollués par le mécanisme interne des partis politiques, estime cet ingénieur trentenaire, ex-patron de la start-up AllMyApps. Aujourd'hui, le problème est que si on veut faire de la politique, le temps de vraiment devenir candidat, on est devenu un homme politique comme un autre. La gauche a déçu, la droite ne fait pas mieux, on a envie d'autre chose».

N'importe qui peut à la fois se présenter et voter. Jusqu'à présent, 60 000 personnes ont sauté le pas. Le candidat de laprimaire.org sera connu en décembre. Il lui restera alors à accomplir la dernière étape, la plus difficile : récolter les 500 parrainages d'élus nécessaires pour pouvoir concourir à la présidentielle.

 

Deux autres scrutins similaires à laprimaire.org existent sur le web.

D'un côté, « La Vraie Primaire » et

de l'autre « La Primaire des Français », portée par Corinne Lepage, la présidente du mouvement politique écologiste Cap21 (Le Rassemblement citoyen) et par l'ex-journaliste Jean-Marie Cavada, aujourd'hui président du mouvement Génération Citoyens.

 

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Cafe LaPrimaire à Paris

Ajoutée le 26 nov. 2016

La video du Café LaPrimaire qui s'est tenu à Paris le 18 novembre dernier dans les locaux de TheFamily

 

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Emmanuel Macron, la candidature à marche forcée

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Emmanuel Macron en meeting pour son mouvement "En Marche" le 5 novembre à Paris. REUTERS/Jacky Naegelen
 
 

Il ne lui suffira pas de surfer sur les réseaux sociaux pour convaincre largement sur un projet encore fantôme.

 

 

L'actualité politique française et internationale de ces derniers jours s'emballe : l'élection de Trump, la visite lourde de sens de Nigel Farage au "President Elect", la course au finish de Fillon à la Primaire de la Droite et du Centre, la COP 22 à Marrakech alors que la COP 21 est fragilisée par les USA ... et Macron !

 

C'est son grand jour ... il a soigné sa fenêtre de tir médiatique pour annoncer sa candidature officielle à la Présidence de la République. Journal télévisé à 20 heures hier soir pour nous prévenir de l'imminence de cette déclaration, retransmission en directe par ses équipes sur les réseaux sociaux de son annonce depuis Bobigny. Il sera l'invité de France 2 ce soir pour revenir sur sa déclaration. La boucle sera bouclée... d'un point de vue médiatique. Mais est-ce suffisant ? Je ne le pense pas.

 

En février 2016, j'avais eu l'occasion de l'écouter, alors encore Ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, lors d'un débat en comité relativement restreint autour du thème des "Difficultés de la réforme en France et comment y remédier". Il était visiblement trop à l'étroit dans un carcan dont il avait déjà envie de se libérer. Allant loin dans un discours de vérité pour un membre du gouvernement, le grand soir était appelé de ses vœux non pour porter une réforme, mot usé à ses yeux, mais bien plus une refondation ou une transformation de notre pays. Il préparait sa route.

 

Depuis, il a marché... vers Tulle ou Compostelle, cela reste encore un mystère. Les marcheurs, les audités, les donateurs, les journalistes, les politiques concurrents, les citoyens... tous attendent le contenu du programme qu'il portera. Ils étaient patients mais ils sont devenus, à juste titre, impatients. Et il est même à craindre qu'ils restent sur leur fin.

 

Certes, les Français sont séduits par cette personnalité riche et atypique, excellent orateur au physique de Kennedy, qui donne du souffle bienvenu à notre débat national. Mais il ne lui suffira pas de surfer sur les réseaux sociaux, avec des solutions rappelant la "boîte à outils" de François Hollande ou les Désirs d'Avenir de Ségolène Royal pour convaincre largement sur un projet encore fantôme. Nombre d'électeurs favorablement curieux de sa démarche resteront sur le bord de la route tant qu'il n'aura pas tracé une voie, une vision, un projet pour notre pays et pas uniquement proposé de construire des solutions en repartant de la vie des citoyens.

Fort de quelques 100.000 marcheurs seulement, avec un maillage territorial dont il s'apercevra en campagne présidentielle qu'il est bien maigre, Emmanuel Macron croit aux sondages et en sa bonne étoile. Il devrait pourtant être perplexe : le vote en faveur du Brexit a pris les sondeurs de court, tout comme l'élection de Trump, la présence potentielle de Fillon au 2nd tour de la primaire de la droite et du centre, etc... Le peuple a décidé de s'exprimer, au risque de tout atomiser, car la coupe est pleine.

 

Pause donc. Imposons-nous un exercice de mise en perspective. Le monde d'aujourd'hui est complexe et paradoxal. Les citoyens disent vouloir du fond mais ils votent sur la forme, ils aiment ce monde ouvert qui est leur quotidien mais votent pour le retour sur soi. Ils veulent surtout exister.

A l'instar des Britanniques ou les Américains, les Français sont véritablement lassés par 40 ans de vie politique qui nous auront mené dans le mur. Ils souhaitent une profonde rupture dans le choix des personnages politiques qu'on leur inflige depuis de nombreuses années. La société civile tente de s'organiser pour peser dans le débat politique. Des initiatives méritantes comme La Primaire des Français (75.000 signataires), La Primaire.org, La Vraie Primaire tentent d'exister mais force est de constater qu'elles n'arrivent pas à émerger. Même La Maison des Citoyens d'Alexandre Jardin qui connaît un certain succès médiatique ne propose rien d'autre qu'un rassemblement bienveillant fondé sur le rejet de la classe politique déconnectée...

Alors assumons un discours de vérité : les mouvements citoyens n'ont pas pris la mesure que la seule contestation ne suffit pas à construire une vaste force politique. Ils n'ont pas encore structuré une doctrine programmatique suffisamment claire, fouillée, construite permettant un large rassemblement de la société civile, sur une ligne cohérente. Les contours de ces mouvements sont encore trop flous et font cohabiter à la fois des citoyens appelant de leurs vœux une révolution démocratique quasi révolutionnaire... avec des citoyens simplement déçus de la qualité de la classe politique qui nous gouverne.

Il incombe désormais à la société civile de se faire entendre et de proposer des alternatives réellement disruptives sur le fond pour apporter sa pierre à la refondation politique. Sans travail, point de salut.

Mais attention, si l'on demande au peuple de s'exprimer, il faut être prêt à accepter son verdict et ne pas remettre en cause sa décision. Les donneurs de leçons de morale qui ne respectent plus les urnes lorsque le résultat n'est pas celui qu'ils attendaient ont une attitude déplorable. Au lieu d'accepter leur défaite, ils nient la réalité démocratique en n'acceptant plus la règle du jeu quand ils perdent.

 

Pour conclure, prenons garde à ne pas marcher trop loin et avec trop d'insouciance.

Les think tanks, dont le rôle dans le débat présidentiel a été souligné dans un article publié le 11 novembre sur Lepoint.fr, doivent avoir une capacité d'analyse libre et de prise de recul. Les acteurs politiques ont désormais une lourde responsabilité : celle de ne pas décevoir les progressistes de tous bords politiques qu'ils appellent au secours de notre République malmenée.

La démocratie est un jeu dangereux.

Hommes et femmes politiques, mouvements citoyens, société civile, sphère médiatique : soyons individuellement et collectivement à la hauteur. C'est notre responsabilité.

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Le prochain président sera-t-il un citoyen lambd@ ?

Le prochain président sera-t-il un citoyen lambd@ ? | Campagnes en France | Scoop.it

Chaque semaine, en partenariat avec France Inter, la rédaction d’UP le mag vous propose un long format pour mieux comprendre une tendance sociale, sociétale ou environnementale. Pour écouter la version audio, accédez au podcast de la chronique radio « Social Lab ».

 
 

Nous sommes à J-196 de la présidentielle 2017. Qui seront les candidats ? Le suspense est loin d’être à son comble car rares sont les nouvelles têtes à se présenter. Mais, avec l’apparition de primaires citoyennes, le changement c’est peut-être maintenant. Leur objectif : présenter pour la première fois un candidat citoyen dégagé de tout parti, et réveiller la démocratie.

 

65% DES FRANÇAIS ESTIMENT QUE LA DÉMOCRATIE VA MAL ET QUE LEURS IDÉES NE SONT PAS BIEN REPRÉSENTÉES

Les Français portent un jugement sévère sur le système politique actuel. Selon une enquête annuelle « Fractures françaises », publiée en avril 2016, 65% d’entre eux estiment que la démocratie va mal et que leurs idées ne sont pas bien représentées. De même, ils sont 77% à juger que les responsables politiques agissent pour leurs intérêts personnels et qu’ils ne sont pas assez renouvelés.

 

« Le système institutionnel est vieillot, il doit être modernisé », plébiscite Alberto Alemanno, titulaire de la chaire Jean Monnet à HEC. Auteur d’une tribune d’opinion sur l’émergence des mouvements citoyens, il regrette que « les mécanismes de représentativité démocratique n’évoluent pas ». Déçus et las, les Français sont donc de moins en moins enclins à aller aux urnes. Seuls 52% des électeurs déclarent voter à toutes les élections.

 

Les primaires citoyennes pour faire la révolution

Conscient du malaise entre le monde politique et les Français, David Guez, avocat au Barreau de Paris imagine alors, en janvier 2015, avec Thibauld Favre, ingénieur en informatique, une plateforme sur internet pour désigner un candidat citoyen à l’élection présidentielle de 2017. Un bon moyen, selon eux, de faire la révolution, mais « sans bain de sang » : « La solution, ce n’est pas de couper les têtes. Avec le numérique, on peut aujourd’hui renouveler la démocratie représentative et participative de manière totalement pacifique. »

Thibauld Favre, cofondateur de LaPrimaire.org, de dos, lors de la soirée de lancement de l’initiative, le 15 octobre 2015. Crédit photo : LaPrimaire.org

 

LA VRAIE PRIMAIRE AMBITIONNE DE FAIRE ÉMERGER UN CANDIDAT DÉGAGÉ DES PARTIS

LaPrimaire.org n’est pas la seule initiative du genre. La Vraie Primaire, qui ambitionne elle aussi de faire émerger « un candidat dégagé des partis », a été lancée quelques mois plus tard par Alexandre Malafaye, président du think-tank Synopia et Émile Servan-Schreiber, entrepreneur spécialiste de l’intelligence collective. Enfin, arrivée en avril dernier, La Primaire des Français est à l’initiative de six mouvements citoyens. Parmi les organisateurs, on recense Corinne Lepage, présidente de la Cap21 et ancienne candidate aux présidentielles de 2012, l’ancien journaliste et eurodéputé Jean-Marie Cavada et Nicolas Doucerain, président de Nous Citoyens.

 

Des initiatives qui peinent à rassembler

Ces mouvements citoyens peuvent-ils s’imposer en 2017 ? Difficile à dire pour le moment, d’autant qu’on constate déjà des problèmes d’organisation et de cohésion chez certains. Les initiateurs de La Primaire des Français n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur ce qu’ils voulaient faire. Alexandre Jardin, a quitté le navire avant même qu’un candidat ne soit désigné. Le projet de La Vraie Primaire reste flou. Les noms des candidats ne sont pas indiqués sur la plateforme. « Et puis, il faut surtout payer pour s’inscrire. Les frais de dossier s’élèvent à 500 euros, s’insurge David Guez. Elle ferme donc les portes à des gens très bien qui n’ont pas d’argent. »

 

DES CANDIDATS AURAIENT INCITÉ D’AUTRES CITOYENS À VOTER POUR EUX AFIN DE RÉCOLTER LES 500 PARRAINAGES CONTRE RÉMUNÉRATION

Avec 63 500 inscrits, un processus clair et une transparence (les dépenses faites grâce aux dons sont énumérées sur le site), LaPrimaire.org a réussi à tirer son épingle du jeu. Et ce, malgré les accusations de tricherie : des candidats auraient incité d’autres citoyens à voter pour eux afin de récolter les 500 parrainages contre rémunération. « Nous en avons vite été informés et y avons mis un terme », se défend Thibauld Favre. Aujourd’hui, 15 prétendants sont en lice pour devenir le candidat qui se présentera à la présidentielle.

 

Mais il y a à peine trois jours, ils étaient encore 16. Maxime Verner, déjà en campagne en 2012, a annoncé jeudi qu’il se retirait du processus pour poursuivre sa campagne librement. Il s’en explique sur son blog : « Les organisateurs se donnent pour objectif d’avoir 100 000 citoyens inscrits mi-décembre, mais pour combien de votants ? Le processus de vote, certes très innovant, sera trop complexe pour permettre au plus grand nombre de voter et le manque de communication des candidats plongent les citoyens face à un choix sans réel ressort. »

Buzz ou réel tournant démocratique ?

Expérimentation inédite en Europe, les primaires citoyennes insuffleront-elles sur le système électoral une véritable dynamique ? « Nous avons vécu des expériences similaires en Italie avec le Mouvement 5 étoiles, en Espagne avec Podemos. Malheureusement, les capitales politiques de certains mouvements citoyens sont très compliqués à transformer dans des partis, et donc dans des formes organisées qui puissent effectivement avoir un impact sur la vie politique », affirme Alberto Alemanno.

 

« LES DEUX-TIERS NE SONT PAS FORCÉMENT DANS UNE DÉMARCHE D’ÊTRE ÉLU PRÉSIDENT, ILS VEULENT AVANT TOUT PORTER LEURS IDÉES POUR CO-CONSTRUIRE UNE NOUVELLE DÉMOCRATIE »

Un peu sceptique, il reconnaît cependant « le bien » que feront ces primaires à la vie politique française « en réveillant les consciences ». Une volonté revendiquée aussi par la plupart des candidats de LaPrimaire.org. « Les deux-tiers ne sont pas forcément dans une démarche d’être élu président, ils veulent avant tout porter leurs idées pour co-construire une nouvelle démocratie », reconnaît David Guez.

 

Le 7 mai 2017, les écrans de télévision n’afficheront probablement pas le visage d’un parfait inconnu. Mais il est intéressant de garder un œil sur ces primaires citoyennes qui pourraient bien s’imposer à l’avenir dans le paysage politique français. David Guez affirme même avoir reçu des soutiens de la part des politiques : « Un ancien Premier ministre m’a confié que notre démarche était formidable et qu’il nous souhaitait bon courage. Car au vu de l’état de la France, on allait avoir du travail. »

 

POUR OU CONTRE UN CANDIDAT CITOYEN ?

Le 23 septembre, à Paris, s’est tenu le premier Café citoyen organisé par LaPrimaire.org. Une centaine de personnes avaient répondu présentes à l’appel de ce mouvement démocratique et numérique. Simples curieux ou vrais engagés, tous étaient là pour découvrir les programmes des 16 candidats en lice et discuter ensemble d’une politique nouvelle. Nous avons échangé avec quatre d’entre-eux.

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Ces plateformes citoyennes qui veulent "ubériser" la politique

Ces plateformes citoyennes qui veulent "ubériser" la politique | Campagnes en France | Scoop.it

Paris - Parlement et Citoyen, Ma Voix, LaPrimaire.org ou encore Bleu Blanc Zèbre: depuis quelques années, des plateformes citoyennes ont fait leur apparition sur internet avec l'objectif de corriger les failles d'un système politique "à bout de souffle".

Les taxis' Ubérisés. Les avocats' En voie d'ubérisation. Les notaires' En résistance. Et si le prochain, sur la liste des métiers en voie de transformation radicale, était la politique française' 

Abstention galopante, baisse du nombre d'adhérents dans les partis, défiance croissante des citoyens envers les élus... La Ve République multiplie les symptômes d'une crise du système de représentation. 

 
 

Si pour le sociologue Albert Ogien "la société française est de plus en plus politisée, beaucoup de citoyens considèrent néanmoins qu'il n'y a rien à attendre des échéances électorales, ni aucun espoir à mettre dans le militantisme au sein des vieux partis". 

Pour Grégoire Leclercq, cofondateur de l'Observatoire de l'ubérisation, le phénomène relève du "besoin de s'affranchir des acteurs traditionnels et notamment de l'intermédiaire: en politique, l'intermédiaire, c'est le parti", explique-t-il à l'AFP. 

 

Décrits comme des mécanismes essentiels à la vie démocratique dans la Constitution (article 4), les partis sont contestés: 87% des Français estiment ne pas pouvoir leur faire confiance, selon un sondage annuel du Cevipof. 

Albert Ogien accuse la personnalisation excessive du système: "L'élection du président au suffrage universel est devenu un désastre pour la vie démocratique française. Toute la vie politique a fini par être aspirée par cette course à l'échalote qui assèche totalement les pratiques de la démocratie", tonne-t-il. 

 

Pour Alexandre Jardin, fondateur de la plateforme Bleu Blanc Zèbre, qui vise à "fabriquer des solutions pour réparer les fractures du pays" sans passer par les instances élues, "les partis sont des machines à faire exister des leaders, pas des citoyens". 

 

- "Réinventer plutôt que détruire" - 

Autre exemple, la plateforme Ma Voix, fondée par Quitterie de Villepin - anciennement proche du MoDem - propose de "faire élire des anonymes à l'Assemblée" nationale. Sa méthode' Tirer au sort des candidats parmi ses adhérents, qui auront ensemble concocté un programme. Le principe de l'investiture par les partis est ainsi enterré de facto. 

 

Enfin, les différentes initiatives de primaires citoyennes telles que Laprimaire.org, La Primaire des Français ou encore La Vraie Primaire, témoignent de cette envie de s'affranchir des partis. 

"La multiplication de ces organisations traduit bien la recherche d'une nouvelle forme d'agir en politique. La solution aux problèmes qui nous assaillent nécessite la mise en oeuvre d'une intelligence collective", explique M. Ogien. 

 

D'autres optent pour une démarche d'évolution plutôt que de rupture avec les partis et institutions actuels. 

Cyril Lage, cofondateur de Parlement et Citoyens, une organisation qui permet aux internautes de donner leur avis sur des propositions avancées par des parlementaires, affirme "ne pas être hostile à la démocratie représentative", mais vouloir "la moderniser". "On ne veut pas détruire le système, mais le réinventer".  

 

"Ouvert à tout le monde", Parlement et Citoyens permet aux élus de tenir compte s'ils le souhaitent des avis directement transmis par les électeurs. 

 

L'ancienne ministre Corinne Lepage a également voulu améliorer le système en lançant en 2014 Cap 21 le Rassemblement citoyen. Ce mouvement, fruit d'une fusion avec son parti Cap21, s'est défini d'emblée comme une coopérative politique visant à "trouver un équilibre entre élus et citoyens". 

 

La plateforme Voxe, comparateur de programmes en ligne, ambitionne pour sa part de sensibiliser les jeunes à la politique, sans cacher "travailler avec les états-majors des partis politiques": pas de révolution en vue. 

 

Finalement, souligne Susan Perry, auteure de l'essai "L'Illusion pixel: pourquoi le numérique ne changera pas le monde", internet et l'émergence de ces organisations doivent être perçus comme "un outil, comme il y en a d'autres, mais ça ne peut pas être vu comme la solution à tous les problèmes". 

 

"La technologie peut aussi être utilisée par des grands groupes, voire l'Etat... Souvent, on ne sait pas qui il y a derrière ces plateformes. C'est beaucoup de bruit pour peu de substance", déclare la politologue à l'AFP. 

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Des petits partis favorables à une candidature citoyenne en 2017 pour « sortir du du clivage gauche - droite »

Des petits partis favorables à une candidature citoyenne en 2017 pour « sortir du du clivage gauche - droite » | Campagnes en France | Scoop.it

L'avocate Corinne Lepage, également présidente du parti écologiste Cap21, était l'invitée de Jean-Jacques Bourdin ce vendredi. Selon elle, une large majorité des Français ne veulent plus voter à la présidentielle pour un candidat issu des grands partis. C'est pourquoi elle a fondé un collectif de petits partis qui présentera un candidat à l'issue d'une « primaire citoyenne ».

  

Ils veulent faire entendre leur voix et leur différence. Plusieurs petits partis (Cap 21 avec Corinne Lepage, Génération Citoyens avec Jean-Marie Cavada, Nouvelle Donne avec Pierre Larrouturou, Bleu Blanc Zèbres avec Alexandre Jardin…) se disent favorables à une "candidature citoyenne" en 2017, issue de leurs rangs et qui sera désignée après "une primaire citoyenne" qui sera annoncée "le 11 avril prochain", a expliqué ce vendredi sur RMC Corine Lepage.

"88% des Français souhaitent pouvoir voter pour quelqu'un d'autre que le représentant d'un grand parti politique, explique l'ancienne ministre. Les Français en ont ras le bol des grands partis politiques".
"Le clivage gauche droite ne permet pas à la résolution des problèmes d'aujourd'hui"

"Ce que nous demandons, c'est que le débat soit au moins possible. Nous voulons ouvrir cette démocratie qui est en train de se fermer sur elle-même, c'est notre objectif", poursuit Corinne Lepage. "Ce qui est intéressant ici, c'est que ce sont des gens de droite et de gauche qui parlent ensemble. Nous pensons que notre pays est arrivé à un stade où il est indispensable de dépasser les clivages. Le clivage gauche droite qui correspond à notre histoire ne correspond pas à la résolution des problèmes d'aujourd'hui".

Selon l'avocate, "si les partis politiques ne sont pas capables de faire une union nationale, je pense que la société civile, elle, peut le faire".
De nouvelles de règles défavorables aux petits partis?

Mais pour se faire entendre, encore faut-il avoir la parole. C'est pourquoi ce collectif de petits partis est vent debout contre la réforme destinée à "moderniser l'élection présidentielle". Cette proposition de loi, déposée par le patron des députés PS Bruno Le Roux, n'est pas du tout favorable aux petits candidats, puisqu'il prévoit notamment de réduire la règle de l'égalité du temps de parole des candidats dans les médias de cinq à deux semaines.

"L'exposition médiatique est très importante et on devrait avoir plus de temps de parole pour les petits candidats qui sont peu connus plutôt que pour ceux qui sont très connus", estime Corinne Lepage.

Parrainages: "nous demandons l'anonymat du vote des maires" déclare@corinnelepage #BourdinDirect pic.twitter.com/Fs1f2pDK9q

— RMC (@RMCinfo) 1 avril 2016

Autre mesure qui agace les "petits": la publication obligatoire des 500 parrainages d'élus locaux, nécessaires pour pouvoir se présenter. "On tripatouille les règles de parrainages, en les rendant public pour bien accentuer la pression sur les maires".

"Les grands partis que sont Les Républicains et le PS font pression sur les petits élus pour qu'ils ne donnent pas leur parrainage à un petit candidat. Ce qui explique qu'en 2012, à la dernière présidentielle, il n'y a eu que 35% des signatures possibles qui ont été données. 14.000 signatures données pour 42.000 possibles !", dénonce Corinne Lepage.

Parrainages: "nous proposons que 500 000 personnes puissent désigner un candidat" @corinnelepage #BourdinDirect pic.twitter.com/f2P9dAuqgq

— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC) 1 avril 2016
Son collectif de petits partis demande donc deux choses: "l'anonymat pour les parrainages, d'abord". Et que 500.000 citoyens puissent parrainer un candidat. "C'est beaucoup, donc c'est sérieux. Avec 500.000 parrainages citoyens, un candidat pourra donc se présenter à la présidentielle comme les autres".
 
Par Philippe Gril avec JJ. Bourdin
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