Le FMI hausse le ton envers la Grèce | 10 mai | Scoop.it
TF1 :

Le Fonds monétaire international prévient qu'il ne continuera d'aider la Grèce que s'il obtient des assurances au sujet du remboursement des prêts. Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, fait part de ses inquiétudes.

Le dossier grec continue à inquiéter les pays de la zone euro. Car la crise est loin d'être résolue. Des fonctionnaires du FMI discutent à Athènes depuis le 10 mai des conditions du versement de la cinquième tranche d'un prêt de 30 milliards d'euros accordé au pays en mai 2010. Jusqu'ici, la Grèce a touché 14,6 milliards d'euros. La Grèce étant incapable d'emprunter sur les marchés de la dette à moyen ou à long terme, ses besoins sont principalement comblés par le FMI et les autres bailleurs de fonds, ses partenaires européens.
Mais peut-on indéfiniment soutenir financièrement la Grèce ? Le programme économique conçu pour le pays en 2010 prévoyait initialement un retour sur les marchés de la dette en 2012, ce qui paraît aujourd'hui très hypothétique. "Il est clair que la Grèce fait face à des problèmes économiques difficiles" et que "les marchés financiers ne sont pas là où nous prédisions qu'ils seraient", a reconnu jeudi depuis Washington la directrice des Relations extérieures du Fonds monétaire international, Caroline Atkinson. Le FMI n'en a pas moins prévenu jeudi qu'il n'allait continuer de verser son aide la Grèce que s'il obtenait des "assurances" que le pays est en mesure de lui rembourser cet argent.

Les doutes de Juncker

"Quand nous prêtons de l'argent, ce n'est pas moi qui le fais, ce sont tous les pays du monde qui prêtent à la Grèce", a souligné Caroline Atkinson. "Nous ne prêtons jamais, et notre conseil d'administration ne nous laisse jamais prêter, quand nous n'avons pas l'assurance (...) qu'il n'y aura pas d'écart" entre ce qu'un Etat membre peut réunir comme financements et ses obligations, a-t-elle expliqué. "Nous, au FMI, nous engageons de l'argent quand nous avons travaillé avec un pays pour prendre les mesures qui permettent de combler cet écart, et quand nous voyons que d'autres financements sont disponibles", a ajouté la porte-parole. "C'est comme cela que nous assurons la sécurité de l'argent de nos Etats membres".

Le même jour, de l'autre côté de l'Atlantique, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, n'a pas fait mystère de ses craintes : il a avoué ses doutes que la Grèce puisse prouver au FMI et à ses partenaires européens qu'elle aurait les financements nécessaires pour faire face à ses obligations dans les douze prochains mois. "Il y a des règles spécifiques au FMI et l'une de ces règles est que le FMI ne peut agir" pour débloquer une tranche de prêts "que lorsqu'il y a une garantie de refinancement pour les 12 mois suivants", a-t-il déclaré. "Je doute que la troïka (FMI-BCE-Commission européenne) arrive à la conclusion que tel est le cas".